2/ Les systèmes productifs et les flux

A/ Des flux en essor constant


Il faut rappeler qu'au début du 19e siècle, le commerce mondial ne représentait qu'un 1% de la production mondiale alors qu'aujourd'hui nous sommes à près du tiers. La mondialisation que nous vivons est donc fortement liée à l'accroissement des échanges : les flux mondiaux qu'ils soient de marchandises, de capitaux ou d'une autre nature sont révélateurs d'un monde où les états sont connectées et interdépendants. 

 a/ Une révolution des transports et communications essentielle

  • L'un des éléments clés de l'explosion des échanges (flux de marchandises, d'informations...) est la révolution des transports et communications. La mondialisation est fortement liée aux progrès technologiques notamment en matière de transports : ils sont incontestablement un accélérateur des échanges comme ce fut le cas au 19e siècle avec le passage des navires à voile aux navires à vapeur. La révolution des transports permet des gains en vitesse, en capacités mais aussi en productivité : elle a notamment permis de façon notable de réduire le rapport distance-coût. 
  • Une évolution majeure concerne le transport maritime dans le cadre d'une économie mondiale fortement « maritimisée » (marititimisation). Entre 1955 et 2002, la capacité de la flotte mondiale a été multipliée par 22 et les évolutions en tonnage sont considérables puisque nous sommes passés de 3 648 millions de tonnes en 1981 à plus de 6 000 millions actuellement. Le secteur maritime progresse constamment (entre 2 et 3% par an en moyenne). 
  • Il est devenu un mode de transport essentiel notamment grâce à la révolution du conteneur. Ce dernier est une création d'une firme américaine, Mac Lean, en 1956 qui met au point des caisses métalliques de taille standard pouvant être empilées les unes sur les autres. Pour un géographe comme Antoine Frémont, « la conteneurisation constitue aujourd'hui l'épine dorsale de la mondialisation ». 
  • Rapidement, des normes internationales vont être élaborées avec des conteneurs EVP (équivalent vingt pieds) qui deviennent les conteneurs standards. 
  • La conteneurisation permet la standardisation donc des économies, la rationalisation... parallèlement, vont être construits des navires spécifiques à savoir les porte-conteneurs. 
  • La première génération de ce type de navires en circulation dans les années 1960-70 pouvait contenir entre 500 et 800 EVP avec une longueur comprise entre 135 et 200 mètres.
  • Une seconde génération plus performante émerge dans les années 1970-1980 pouvant contenir 1 000 à 2 500 EVP pour une longueur supérieure à 200 mètres. Au fil des années, les porte-conteneurs sont de plus en plus grands (course au gigantisme). La 6e génération dite New Panamax à partir de 2006 peut disposer de 11000 à 15000 conteneurs pour une longueur de plus de 360 mètres et surtout la 7e génération, à partir de 2013, (la Triple E class) peut contenir 18 000 EVP pour une longueur de 400 mètres. Il faut ajouter que plus les navires deviennent importants et moins les membres d'équipage sont nombreux puisque nous sommes passés de 10 officiers et 24 marins pour les premiers porte-conteneurs à 7 officiers et 7 marins actuellement. Ces navires ont permis une réduction importante des coûts de transport et des gains de productivité : ils ont donc favorisé la NDIT et les délocalisation ou l'utilisation de firmes sous-traitantes en particulier en Asie. Le plus gros porte-conteneurs est français : il s'agit du Bougainville appartenant à la CMA-CGM. Ce porte-conteneurs a 400 mètres de long (5 Airbus A 380) pour 54 de large pour 240 000 tonnes pouvant transporter 18 000 conteneurs. 
  • Il a été construit par une firme coréenne : Samsung Heavy Industries. La firme CMA-CGN (Compagnie Maritime d'Affrètement-Compagnie Générale Maritime) est le 3e armateur mondial derrière les firmes Maersk (Danemark) et CSM (Italie-Suisse) et est implantée dans 170 pays. 
  • Ce groupe a été fondé en 1978 par Jacques Saadé, est basé à Marseille, emploie plus de 22 000 personnes dont 4500 en France avec une flotte de 471 navires et un chiffre d'affaires de 15,7 milliards de dollars en 2015. La conteneurisation a induit également de profondes transformations des ports pour les accueillir et décharger ces porte-conteneurs d'où l'utilisation d'immenses portiques et d'aires de stockage. Il faut également ajouter que le conteneur a favorisé l'intermodalité c'est-à-dire l'utilisation de plusieurs modes de transport pour un même transport : un conteneur peut être placé sur un camion, un train de marchandises... 
  • Le nombre de porte-conteneurs est proche de 5 000 unités et ce type de navires pèse pour 15% du tonnage mondial. Deux évolutions majeures sont à mettre en évidence : la course au gigantisme et la spécialisation des navires. Un exemple sont les pétroliers (tankers et super tankers) avec des navires qui ont évolué vers le gigantisme passant de 200 000 tonnes à la fin des années 1960 à 500 000 tonnes au début des années 1970.Les chocs pétroliers ont freiné la course à ce gigantisme : les pétroliers transportent en moyenne 300 000 tonnes et un tiers du tonnage mondial de produits transportés. On retrouve la spécialisation des navires avec les méthaniers pour le transport du gaz, les vraquiers qui transportent des marchandises en vrac (produits bruts). Un autre secteur a connu d'importants changements : le transport aérien dont le trafic a lui aussi explosé. Dans les années 1950, la mise eu point et le développement des avions à réaction va permettre des gains de temps avec des durées de vol moins longues. 
  • Le transport aérien s'est imposé comme le moyen de transport majeur de passagers (phénomène de démocratisation) notamment à l'échelle transcontinentale devenant un moyen de transport de masse. Aujourd'hui, on comptabilise environ 100 000 vols en moyenne par jour (102 000 en 2019) et environ 36 millions de vols annuels en 2017 et le nombre de 4 milliards de passagers a été dépassé pour la première foins 2017. Le 25 juillet 2019 a même été enregistré un record avec plus de 230 000 vols ce jour là. 
  • En 2019, les aéroports les plus fréquentés sont : Atlanta avec plus de 110 millions de passagers, Beijing avec plus de 100 millions, Los Angeles avec 88 millions... L’aéroport de Paris Charles de Gaulle arrive au 9e rang mondial avec plus de 76 millions de passagers. Parallèlement ont été conçus des avions dits gros porteurs : l'Airbus A 380 (1er vol en 2005) peut transporter selon la configuration de 525 à plus de 800 passagers contre 366 à 524 passager pour le Boeing 747 (1er vol en 1969). Le développement d'un nouveau type de compagnies, les compagnies low cost ont contribué à cet essor. Il faut préciser que le transport aérien de marchandises (le fret aérien) est marginal avec 0,5% des exportations mondiales soit environ 48 millions de tonnes mais 35% de la valeur des produits transportés. C'est un secteur qui emploie plus de 8,4 millions de salariés et 57 millions de salariés qui travaillent de manière indirecte en lien avec ce mode de transport. 
  • La révolution des télécommunications est également fondamentale puisqu'elle a permis à tout individu de se connecter à n'importe quel point de la planète de façon quasi instantanée.
  •  Elle a rendu possible l'explosion de la circulation des différentes informations et la formation de véritables réseaux planétaires. Le nombre d'internautes dans le monde est ainsi supérieurs à deux milliards d'individus, le nombre de personnes possédant un téléphone portable atteint les 5,4 milliards... 
  • On assiste bien dans ce domaine à un processus de démocratisation même si il reste inégale. (fracture numérique). La révolution des transports et des communications a permis la mise en réseaux des territoires et du monde. : elle est bien un facteur essentiel de la mondialisation. L'augmentation des capacités, de la vitesse auxquels s'ajoutent la normalisation avec les conteneurs, l'automatisation des processus avec le déchargement, la baisse impressionnante des coûts ont accéléré la globalisation. 
  • La Révolution des communications avec Internet, la numérisation, la fibre optique à accélérer les flux d'informations et de capitaux et fait exploser ce type de flux. La notion de distance est devenue de fait très relative. Dans le domaine des transports et communications, on assiste au niveau des acteurs à des transformations induites par la lourdeur des investissements et une concurrence accrue. 
  • On constate donc un processus à la fois de concentration et d'internationalisation. Dans le transport maritime les armateurs ont procédé à des regroupements pour réaliser des économies. Ainsi, dans le transport maritime de conteneurs, les firmes Royal P&O Nedlloyd (Compagnie anglo-néerlandaise), Hanjin (Corée du Sud, Maersk se sont regroupés : Maersk a d'ailleurs acheté Royal P&O. 

b/ pour des échanges qui ont explosé 

  • Le commerce mondial et les échanges ont un poids toujours croissant au niveau de l'économie mondiale même si peuvent se produire des ralentissements comme celui lié à la crise de 2007-2008. De façon générale, la croissance du commerce est toujours supérieure à celle du PIB : elle est en moyenne de 8% en moyenne entre 2000 et 2015 contre 6% en ce qui concerne le PIB. 
  • La valeur du commerce mondial a été multiplié par 10 en valeur en 40 ans avec en 2018 le commerce mondial de marchandises atteint 19 670 milliards de dollars (52% pour les biens industriels, 28,5% pour les matières premières minérales et végétales et 19,5% pour les services. 
  • En 2019, le commerce mondial de marchandises s’est élevé à 19 051 milliards de $ (en baisse par rapport à 2018) et le commerce de services à 5 898 milliards de $ (sources OMC). L’Union européenne a représenté en 2019 pour 30 % du commerce mondial pour un total de 5 670 milliards de $. 
  • En 2019, le commerce de produits manufacturés représente 70 % des échanges de marchandises. Pour les Pays les moins avancés, le commerce de marchandises s’est élevé à 226 milliards de $ ce qui montre que les PMA ont un faible dans le commerce mondial. 
  • On peut s’appuyer davantage sur les chiffres du commerce mondial en 2018 qui est une excellente année, des chiffres intéressants (source OMC, rapport 2019). La valeur du commerce mondial de marchandises s’est élevée à 19 670 milliards de $ en 2018, un commerce ayant augmenté de 10 % par rapport à l’année 2017. On peut signaler que les exportations des pays les moins avancés ne représentaient que 193 milliards de $ en 2017 Quant au commerce mondial de services, il s’élève en 2018 à 5 630 milliards de $ et cette fois ce sont les Etats-Unis qui sont à la fois le 1er importateur et le 1er exportateur de services. En 2013-2014, la Chine est devenue le premier exportateur mondial et de façon générale, la part des exportations des pays développés est tombée à 52% (contre 70% en 2015). En 2018, la Chine est le premier exportateur et importateur mondial : il. 
  • Le fait que la Chine soit devenue le 1er exportateur mondial est révélateur de l'émergence de ce pays et de son poids dans l'économie mondiale. Il faut savoir que le commerce intra-régional reste important : ainsi, au sein de l'Union européenne, le commerce intra-régional représente encore 70% des échanges et en Asie, 52% des exportations sont destinées à l'Asie. Il faut préciser que le taux d'ouverture de l'économie mondiale (qui se mesure par le poids des exportations dans le PIB mondial) est plutôt stable atteignant néanmoins 33% en 2015 (11,5% dans les années 1970). Par contre ces échanges restent fortement polarisés (depuis 40 ans) puisque 75% de la croissance sont polarisés sur trois ensembles : l' Europe (UE), l'Asie de l'Est et l'Amérique du Nord. 
  • Le commerce mondial et les échanges sont donc inégaux : des inégalités liées au poids économique des états et à leur ouverture. 8 états réalisent 50% du commerce mondial et 15 états 67% avec comme première puissance commerciale la Chine suivie des Etats-Unis, de l'Allemagne, du Japon, du Royaume-Uni, de la France, des Pays-Bas et de la Corée du Sud. Comme nous l'avons vu, le poids du commerce intrarégional est essentiel à l'exception de l'Afrique où il ne représente que 13,5% des échanges et 9% au Moyen-Orient : deux zones peu intégrées régionalement.
  • Il faut également signaler le poids croissant du commerce Sud/Sud notamment en Asie : l'Asie polarise plus de 50% des exportations du Moyen-Orient, 25% des exportations latino- américaine... La logique d'un commerce Nord/Sud s'atténue mais de façon progressive.

B/ Des mobilités croissantes


La mondialisation est également celle des hommes dont les différents flux migratoires sont un reflet. Il faut distinguer les migrants qui sont des personnes effectuant une migration donc change de pays pour une période de 1 an au moins ; les étrangers qui sont des personnes n'ayant pas la nationalité du pays dans lequel il réside et les immigrés qui sont des individus nés dans un autre pays que celui dans lequel il réside. Un immigré peut être étranger (ressortissant de son pays de naissance) ou avoir acquis la nationalité du pays. 
On peut, pour analyser ces mobilités, reprendre une citation de 1998 de Gildas Simon toujours d'actualité : « A l'échelle de la planète, les migrations internationales signent l'état du monde actuel avec ses déséquilibres majeurs, ses crises, ses systèmes et ses mouvements de fond. » La question des migrations comme l'affirme Catherine Withol de Wenden « est l'un des grands enjeux du XXIe siècle ; tout en ne concernant que 3,5% de la population ». 
Cette question revêt donc des enjeux à la fois politiques, géopolitiques et économiques. On peut reprendre ce qu’affirme Bruno Tertrais dans son livre : Le choc démographique (éditions Odile Jacob : 2020) : « L’humanité est de plus en plus mobile. Le coût des transports diminue (...) et les inégalités de développement font de l’émigration internationales une stratégie efficace de mobilité sociale. » 

a/ Les migrations : un phénomène en évolution 

-état des lieux et caractéristiques 

  • En 2013, le nombre de migrants était de 232 millions de migrants avec d'importantes migrations liées au travail sur lesquelles nous reviendrons ultérieurement. En 2017, selon les Nations Unies, 258 millions d'individus ne vivent pas dans leur pays de naissance soit environ 3,4% de la population mondiale. En 2019, le nombre de migrants est 272 millions de migrants (soit 3,5 % de la population mondiale) Nous sommes passés de 75 millions de migrants en 1965 à 155 millions en 1990 (2,9% de la population mondiale) à 175 millions en 2000 puis 244 millions en 2015 et donc 272 en 2019 : on constate donc un essor des migrations. En 2017, 64% des migrants internationaux vivent dans un pays développé soit 165 millions de personnes, l'Asie et l'Europe étant les deux zones géographiques rassemblant le plus de migrants. 
  • Le nombre de migrants ces dernières années tourne donc autour de 250 à 270 millions de personnes. L'OCDE a mis en évidence une hausse des migrations de 6% en 2014 par rapport à 2013 au sein des pays de l'OCDE (4,3 millions d'entrées). On note aussi une hausse en 2015- 2016 en lien avec la crise des migrants en Europe notamment. Les migrations varient d’une année sur l’autre notamment en fonction de la réalité géopolitique du monde (conflits...) Selon l’Organisation internationale des migrations entre 10 et 15 % des migrants sont des migrants irréguliers (illégaux donc). Il faut aussi insister sur le fait qu’il y a « davantage de migrants au Sud qu’au Nord » (Bruno Tertrais : Le choc démographique, 2020). Et les migrations restent surtout régionales (à l’intérieur d’un continent). Ainsi, les migrants africains migrent avant tout en Afrique et de façon générale, les migrants du Sud vont avant tout au sud. Le stock de migrants en 2019 de migrants du Sud dans le Sud est de 105 millions alors que le stock de migrants du Sud dans les pays du Nord est évalué à 95 millions. Il se compose d’ailleurs surtout de latino-américains vivant en Amérique du Nord (par exemple, 10 millions de Mexicains sont aux Etats-Unis. La population née à l'étranger dans les pays de l'OCDE était de 117 millions en 2013 (35 millions de plus qu'en 2000). La première destination reste les Etats-Unis qui est le principal pays accueillant des migrants avec 50,7 millions soit environ un cinquième du total mondial en 2019. 
  • Les Etats-Unis sont suivis de l’Allemagne avec 13,1 millions de migrants et l’Arabie saoudite également avec 13,1 millions de migrants. La Russie occupe la 4e place avec 11, 6 millions de migrants. Le Royaume-Uni est au 5e rang avec 9,6 millions, les Emirats arabes unis au 6e rang avec 8,6 millions de migrants, la France est au 7e rang avec 8,3 millions de migrants, le Canada est au 8e rang avec 8 millions, l’Australie au 9e rang avec 7,5 millions de migrants et l’Italie au 10e rang avec 6,3 millions. Il est intéressant de remarquer que la part très importante de migrants appartient à de petits pays dont les pétromonarchies qui ont besoin de beaucoup de main d’ œuvre. 88 % des habitants des Emirats arabes unis sont des migrants. 
  • Gilles Pison (article publié en 2019 dans Population et sociétés) a identifié des groupes de pays accueillant des migrants : le 1er groupe se compose pays peu peuplés mais riches en ressources comme les EAU évoqués plus haut, le Koweït avec 73 % de migrants, le Qatar et ses 68 % de migrants... ; le 2e groupe est composé de micro-états comme Macao et Singapour avec respectivement 57 et 46 % de migrants ; le 3e groupe est celui des pays dits neufs Australie et Canada avec 28 et 21 % de migrants ; le 4e groupe est celui des pays d’Europe occidentale et des E-U comme L’Autriche avec17 % de migrants, la Suède avec 16 %, L’Espagne avec 13 %, l’Espagne avec 12 % ou encore la France (12%) et pour les E.-U. Le pourcentage est de 15 %; enfin le dernier groupe est celui des états dit du « premier asile » comme le Liban avec 20 % de migrants ou des états africains comme le Tchad. On peut mettre en avant les grandes caractéristiques des migrations avec à la fois une mondialisation des migrations et une régionalisation des flux migratoires. 
  • Incontestablement depuis le début des années 2000, « les migrations internationales se sont mondialisées » comme le souligne Catherine Wihtol de Wenden et sont devenues « une tendance structurelle ». Parallèlement, les migrations se sont diversifiées : aux migrations qu’on peut qualifier de traditionnelles entre les pays dits du Sud et les pays dit du Nord se sont développés les flux Sud/Sud et surtout certains pays du Sud sont à la fois des pays d’émigration et d’immigration. Parallèlement, il faut insister sur la régionalisation accrue de ces migrations : on parle aussi de migrations de voisinage. Ces migrations régionales permettent d’aborder des systèmes migratoires régionaux qui ont leurs caractéristiques propres. Les migrations se produisent donc entre Etats d’une même région. Le rapport 2018 des Nations Unies sur les migrations (United Nations Department of Economic and Social ou UNDESA) met en en avant que la moitié des migrants internationaux vivent dans leur région de naissance.
  •  En Europe, un tiers des migrants viennent d’Europe ; en Afrique 79 % des 26 millions de migrants migrent dans des pays voisins et nous sommes dans une logique proche en Amérique du Sud.Il faut insister que ces flux migratoires régionaux sont aussi liés aux Unions régionales qui facilitent la circulation des hommes comme c’est le cas en Europe avec l’espace Schengen ou au sein de la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). 

 -définitions 

  •  L'ONU considère comme migrant international une personne « qui change de pays de résidence habituelle » pour se fixer dans un autre pays au moins pour un an. L'ONU mesure donc des stocks plus que des flux : des stocks représentant un peu moins de 3% de la population mondiale. Et contrairement à une idée reçue, les flux migratoires de la fin 20e siècle et début 21e siècle n'ont pas l'ampleur des flux migratoires du 19e siècle. 
  • Actuellement, ces flux sont générés par les inégalités de développement : les difficiles conditions de vie et de travail, la pauvreté sont des facteurs importants de migrations ce qui explique que les flux migratoires sont en grande partie des flux Sud/Nord mais pas seulement. La révolution des transports déjà évoquée, l'ouverture des frontières ont favorisé les flux et mobilités. Il faut préciser qu'il existe entre 25 et 30 millions de migrants illégaux (clandestins), des migrants illégaux qui rapportent des sommes d'argent importantes aux réseaux clandestins (entre 3 et 10 milliards de dollars). 
  • Il existe bien une géographie mondiale des flux migratoires avec des pays d'accueil en nombre assez limité et un nombre de pays de départ toujours plus important. Les flux migratoires sont alimentés surtout par les états dits du Sud vers les états développées ou riches du Golfe arabo- persique. 
  • Environ 50% des migrants se concentrent dans ces pays, 15 à 20% dans les pays émergents et environ 30% migrent vers d'autres états du Sud. Les systèmes migratoires obéissent bien à la logique centre-périphérie sachant que les migrations s'opèrent du Sud vers le Nord sans oublier le phénomène de proximité dont l'exemple E-U-Mexique paraît être l'archétype. Il est important de rappeler que les phénomènes migratoires s'inscrivent dans l'histoire des hommes Au 19e siècle, on note des migrations massives en particulier entre 1880 et 1920. 
  • Les années 1980 voient une nouvelle phase de migrations de masse. Les configurations de ces migrations sont évolutives avec des migrations « traditionnelles » Sud-Nord qui demeurent mais aussi des migrations Nord-Nord (Brain Drain) ou Nord-Sud (migrations liées au tourisme par exemple. 

b/ Des mobilités diverses, symboles du village planétaire ? 

  • On peut brièvement rappeler les facteurs des migrations à savoir les inégalités économiques, les crises politiques et les conflits sans oublier désormais les facteurs environnementaux. 
  • Les flux internes à certains pays vont s’expliquer par l’exode rural et une urbanisation grandissante avec des villes qui attirent (voir ci dessus). Les mobilités sont diverses se traduisant par plusieurs formes de migrations : migrations de travail, migrations de réfugiés sans oublier des migrations temporaires et spécifiques que sont les migrations touristiques. L'un des facteurs clés notamment des migrations économiques sont donc les inégalités de développement et la pauvreté qui poussent des individus à quitter leurs pays et leurs régions.. S'ajoutent les conflits et guerres qui génèrent d'importants mouvements migratoires avec des millions de réfugiés comme c’est le cas en Syrie, au Yémen.... 
  • En ce qui concerne les migrations internes, il faut mettre l'accent sur l'urbanisation et l'attrait de la ville qui induisent dans de nombreux pays des mouvements migratoires importants (exode rural). Enfin, se développent les migrations liées à des facteurs environnementaux : désertification, réchauffement climatique... qui provoquent des flux migratoires qui devraient être d'ailleurs de plus en plus importants.
  • On peut aussi souligner ce que Catherine Wihtol de Wenden nomme de « nouvelles formes de migrations » comme les migrations des Britanniques vers la France notamment vers le Sud-Ouest formant ce qu’elle nomme le « britishland » mais également les migrations vers le Maroc de Français notamment (le « ryadisme ») pour y passer leur retraite (même phénomène pour le Portugal). Le phénomène des « seniors au soleil » se retrouve dans des migrations d’Américains vers le Mexique ou encore de Japonais vers les Philippines. Enfin, dans le cadre des migrations temporaires, on peut évoquer les pèlerinages religieux qui peuvent drainer des millions de personnes comme le pèlerinage à la Mecque (plus de 2 millions en 2019). Le plus grand pèlerinage du monde est celui de la Kumbh Mela en Inde qui draine environ 130 millions de personnes vers la ville sainte d’Allahabad (un pèlerinage qui se déroule tous les trois ans à tour de rôle dans quatre lieux saints différents ( Haridwar, Ujjain, Nasik et Allahabad). 
  • On distingue des pôles émetteurs qui sont le plus souvent des états en retard de développement, des états connaissant des guerres civiles. Parmi, ces pôles émetteurs, le continent africain avec notamment des flux nombreux en partance de Libye, Somalie, Erythrée, Mali, Soudan, îles du Cap Vert, Lesotho (plus de 450 000 Basothos vivent à l'étranger notamment en Afrique du Sud pour une population de 2,1 millions et les transferts d'argent correspondrait à environ 30 du PIB du pays) ... 
  • L' Asie connaît globalement un solde migratoire négatif avec des forts pôles émetteurs comme l'Afghanistan, le Pakistan, l'Indonésie et surtout le 1er pôle émetteur au monde à savoir les Philippines (entre 8 et 10% de la population total soit 10 millions de migrants pour plus de 98 millions d'habitants). Au Moyen-Orient, la Syrie et l'Irak mais aussi la Turquie sont des pôles émetteurs. Enfin l'Amérique latine est un continent de départs avec comme pôles émetteurs le Mexique, les états d'Amérique centrale comme le Honduras, le Nicaragua, le Salvador... 
  • Les principaux pôles récepteurs ont longtemps été des états développés et riches mais depuis 2012, les flux de migrants Sud-Sud ont dépassé les flux Sud-Nord avec 81,2 millions de migrants du Sud vers le Nord et de 82,3 millions du Sud vers le Sud (en 2019). Certains pôles récepteurs sont anciens comme les Etats-Unis et plus généralement l'Amérique du Nord et l'Europe de l'Ouest. 
  • Les E.-U sont comme nous l’avons vu le premier pôle migratoire mondial avec environ 50,7 millions de migrants et une moyenne d'un million de migrants chaque année L' Europe est et reste une terre d'immigration : l'UE (à 28) compte ainsi 35 millions d'étrangers (un cinquième est constitué d'Européens de l'UE vivant dans un autre état de l'UE). L'immigration est d'ailleurs le moteur de la croissance démographique. Il faut toutefois insister sur l'inégale répartition des migrants au sein de l'UE Comme nous l'avons déjà signalé l'Allemagne, la France, Le Royaume- Uni, l'Espagne et l'Italie concentrent les migrants. Depuis plusieurs années, les états du Golfe persique sont devenus des pôles récepteurs : l'Arabie saoudite a en 2019 13,1 millions de migrants (4e pôle mondial), les émirats arabes unis avec 7,8 millions... 
  • Les migrants constituent plus de 20% de la population de 41 états différents. Actuellement, les états du Conseil de coopération du Golfe concentre 25 millions de travailleurs étrangers. Plus précisément, la part de la population étrangère de l'Arabie saoudite est de 33% mais cette part monte à 69 % pour le Koweït et même 87% pour les Emirats arabes unis. Ces flux migratoires ont des conséquences démographiques et économiques tant pour les états de départ que d'accueil. Au niveau économique, il faut insister sur les transferts financiers que les migrants renvoient dans les pays d'origine. Au début des années 1990, ces transferts étaient estimés à 70 milliards de dollars et sont de l'ordre de 583 milliards de dollars en 2014. Dans certains états, ces transferts représentent une part notable du PIB : 48,8% du PIB au Tadjikistan en 2013, 31,5% au Kirghizistan, 28% au Népal... 
  • De façon générale, l'immigration provoque deux types d'effets pour les pays récepteurs : des effets positifs et des effets négatifs. Parmi les effets positifs, l'immigration peut être un apport important dans des secteurs où la main d' œuvre locale s'avère insuffisante sans oublier qu'il existe une main d' œuvre très qualifiée intéressant les états les plus développés : environ 50% des individus travaillant dans la Silicon Valley pour les entreprises de hautes technologies des E.-U sont ds travailleurs étrangers. 
  • L'immigration peut être aussi un moyen de maintenir des équilibres démographiques pour des états dont la population est vieillissante. Parmi les effets négatifs, se posent les problèmes d'intégration et/ou d'assimilation dans les sociétés qui accueillent ces immigrés sans oublier que l'immigration souvent peu qualifiée peut avoir un impact négatif sur les salaires qu'elle tire vers le bas. Pour les pays de départ, l'immigration peut être une soupape de sécurité dans des états où le chômage peut être important. Pour les états de départ, il faut tenir compte de l'importance des remises (ou des transferts) c'est-à-dire les envois de fonds du pays d'accueil vers les pays de départ. Comme l’écrit Julien Bouissou dans un article du Monde en 2019 « la diaspora est devenue le bailleur de fonds le plus fiable. » Selon la Banque mondiale, plus de 700 millions d’individus vivent grâce à ces transferts. Ces transfert ont été estimés par la Banque mondiale a 529 milliards de $ en 2018 (une année jugée record) et 494 milliards de $ en 2019 et sont donc une des principales ressources extérieures pour plusieurs pays en développement. En 2018, ces remises sont estimées pour l'Inde à 78,6 milliards de $ (69 milliards en 2015 et 62 milliards en 2016), pour la Chine à 67,4 milliards de $, pour le Mexique à 35,7 milliards de $, pour les Philippines à 33,8 milliards de $, pour l’Egypte à 28,9 milliards de $, pour le Nigeria à 24,3 milliards de $ . Très intéressant est la part des ces transferts dans le PIB de certains états : elle représente 42% du PIB pour le Tadjikistan, 29% pour le Népal, 25% pour la Moldavie, 24% pour le Lesotho et les Samoa, 21% pour Haïti... 
  • Ils peuvent donc être une manne précieuse pour plusieurs états. Les circuits de transferts sont nombreux avec le transport d'argent par le migrants ou par des tiers, par des virements électroniques, les banques... 
  • Le système de la Hawala (ou Hundi) est fortement développé dans des états comme le Pakistan, l'Inde, le Bangladesh : l'argent circule par un réseau composé d'agents de change (les hawaladars) qui prennent contact avec l'agent le plus proche du destinataire lui demandant de verser la somme en question en échange (avec une commission) de la promesse d 'un remboursement ultérieur : il est essentiellement basé sur la confiance. 
  • Un problème important est celui des réfugiés : le nombre de réfugiés est bien entendu lié aux guerres et à leur intensité. Selon le HCR le nombre de personnes déracinées s’élève en 2018 à plus de 70 millions (70,8 millions) avec 25,9 millions de réfugiés, 3,5 millions de demandeurs d’asile et 41,3 millions de déplacés ( donc à l’intérieur des états). En 2019, ce nombre est passé à 79,5 millions et surtout a atteint les 80 millions à la mi-2020 ce qui ne s’était jamais vu. Le monde n’a jamais connu autant de déplacés. Le nombre de migrants et de réfugiés a explosé récemment depuis 2005 avec 19,5 millions de réfugiés et déplacés en 2005, 52,9 millions au début de l'année 2015, plus de 70 millions en 2018 et donc la barre des 80 millions en 2020. Ce chiffre inclut donc les réfugiés, les demandeurs d'asile, les déplacés au sein d'un état et les apatrides. 
  • La forte augmentation est à lier aux conflits en Afrique comme en Libye, au Mali, au Soudan... mais aussi au Moyen-Orient avec la Syrie, l'Irak, le Yémen... Le nombre de réfugiés le plus important concerne la Syrie avec 11,7 millions de réfugiés (pour 23 millions d'habitants), la Colombie vient en seconde position avec 6,4 millions, l'Irak en troisième position avec 4,1 millions, l'Afghanistan en 4e avec 3,6 millions et en 5e position la République démocratique du Congo avec 3,4 millions ( Soudan = 2,8 millions, Somalie = 2,2 millions...). 
  • Le HCR a fait le constat que 9 réfugiés sur 10 se localisent dans des zones proches des états d'origine avec un Proche et Moyen-Orient qui concentre un tiers des réfugiés avec 17,2 millions de réfugiés dont plus de 1,6 en Turquie et 1,2 au Liban. Conclusion : On peut différencier les espaces de départ qui sont généralement des pays en développement avec des facteurs pouvant être économiques, politiques ou même désormais climatiques (réfugiés climatiques) ; les espaces dits de transit qui sont des espaces où les migrants sont en attente (ce sont souvent des espaces où ils sont bloqués dans l'espoir d'être autorisés à entrer dans un état donné) : île de Lampedusa en Méditerranée, certaines îles grecques, Turquie... et enfin les espaces d'accueil polarisés par trois ensembles géographiques qui sont : l'Amérique du Nord, l'Union européenne et les pays du Golfe arabo-persique. Il peut être intéressant d'évoquer également de nouvelles formes de migrations ou des migrations qui se développement grâce à la mondialisation et à la révolution des transports. 
  • On peut dans cette perspective évoquer les Britanniques qui migrent vers le Sud-Ouest de la France formant ce que certains nomment un « Britishland », les retraités français qui migrent pour passer leur retraite vers le Maghreb et notamment le Maroc (ils sont plus de 50 000 résidents français dans ce pays) et plus généralement les retraités qui dans plusieurs états migrent au soleil comme c'est le cas pour le Canada ou les Etats-Unis. Une mobilité intéressante est celle des pèlerinages religieux comme lors du hadj en direction de la Mecque avec ces dernières années plus de 2 millions de pèlerins.

Bilan : trois régions emblématiques


Europe :

  •  La question migratoire est devenue essentielle en Europe comme question politique avec notamment la crise des migrants et des réfugiés. Incontestablement, l'UE est confrontée à une crise migratoire révélatrice des divergences entre états européens et à lier à la question de l'identité nationale. Ainsi, il a fallu gérer l'arrivée de plus d'un million de réfugiés en 2015 et cette gestion a posé problème au sein des états membres de l'UE. Il faut insister sur le fait que l'arrivée des migrants a surtout été géré tant bien que mal par quelques états comme l'Italie confrontée à l'arrivée de milliers de migrants en provenance d'Afrique en particulier au niveau de l'île de Lampedusa ou encore la Grèce avec des migrants Syriens, Irakiens ou encore Afghans. 
  • La Grèce a construit un mur entre elle et la Turquie (au niveau de la rivière Evros en Thrace). 
  • Il faut ajouter le développement de ce qu'on nomme la « route des Balkans » par laquelle les migrants tentent de gagner l'Europe de l'Ouest : une route concernant des états comme la Croatie, la Hongrie (cette dernière a fermé ses frontières en réponse). Face à l'afflux migratoire, l'UE et l'espace Schengen ont eu tendance à se « barricader » en particulier des états comme la Hongrie mais aussi la Slovénie et l'Autriche (projets de murs). Ces flux migratoires renvoient à la problématique des frontières. 
  • Pour gérer les flux migratoires, l'UE avait fondé en 2004 l'agence Frontex avec mise en commun des polices européennes pour le contrôle des frontières extérieures de l'UE : elle a été complétée en octobre 2016 par la création de l'Agence européenne de garde-côtes et garde- frontières (basée à Varsovie). 
  • Parallèlement, certains états tentent de se barricader comme c'est le cas non seulement avec la Hongrie ou entre la Grèce et la Turquie mais aussi à Ceuta et Melilla (dès les années 1990) : on peut évoquer l'idée d'une « Europe forteresse ». Bien entendu, il faut rappeler que les états de l'UE ne sont pas dans les mêmes configurations au sujet des migrations. L'espace Schengen devait répondre la question des migrations lorsqu'il a été initié en 1985 mais cet espace et son fonctionnement sont contestés par certains. La crise des migrants a accentué le problème avec des états qui ont rejeté la politique des quotas de migrants attribués aux différents états (Hongrie, Slovaquie, Pologne). La crise des migrants est donc révélatrice d'une UE clivée.

 L' Afrique subsaharienne :

  •  Lorsqu'on étudie le cas de l'Afrique subsaharienne, il faut différencier les migrations intra- africaines qui sont les plus nombreuses et les migrations hors d'Afrique. 23 millions d'Africains de cette partie de l'Afrique vivent hors de leur pays soit 3% de la population totale et environ 70% se sont installés dans des états de la région et 25% dans les états de l'OCDE (de façon majoritaire en Europe). 
  • Depuis quelques années, on note des mouvements migratoires vers les états du Golfe et vers l'Afrique du Nord. En ce qui concerne l'Afrique du Nord les migrations peuvent être temporaires en l'attente d'une migration vers l'Europe (le Maroc est l'état d'Afrique du Nord accueillant le plus de migrants d'Afrique subsaharienne). Comme nous l'avons dit, la majorité des flux migratoires ont eu lieu dans le cadre de l'Afrique même. Ces flux sont avant tout économiques avec des individus qui partent de pays plus pauvres vers des pays plus riches. De ce fait, des états comme l'Afrique du Sud (5 à 6 millions de non Sud-africains), le Kenya, L'Ethiopie, le Nigeria ou la Côte d'Ivoire accueillent de nombreux migrants et sont des pôles récepteurs. 
  • La Côte d'Ivoire a 25% de sa population qui est de nationalité étrangère sachant qu'en parallèle, de nombreux Ivoiriens quittent leur pays pour l'Europe. Il faut signaler que ces flux migratoires génèrent de la xénophobie comme c'est le cas en Afrique du Sud. Les migrations qu'elles soient internes à l'Afrique ou externes génèrent d'importants transferts financiers : 35 milliards de $ en 2015 pour cette partie du monde et pour plusieurs états sont une part notable de leur PIB : 7% au Togo, 22% au Lesotho... 
  • Enfin un facteur important des mobilités en Afrique subsaharienne hormis le facteur économique est un facteur politique avec le rôle joué par les conflits. En 2016, on dénombrait en Afrique 13 millions de déplacés et 6 millions de réfugiés vivant dans un autre pays. Ces réfugiés trouvent le plus souvent refuge dans les états voisins posant un réel défi. Il faut insister que sur les 10 états accueillant le plus de réfugiés , 5 sont Africains : Ouganda, Ethiopie, RDC, Kenya et Tchad. Les camps de réfugiés sont devenus le « lieu emblématique de l'accueil des réfugiés » comme l'écrit Jean-Fabien Steck (La documentation française 2017). 

 Moyen-Orient : 

  •  Le Moyen-Orient est un espace de migrations à la fois économiques comme pour les états du Golfe et un espace de migrations lié à des conflits. Les guerres civiles en Irak et en Syrie ont ainsi provoqué des flux migratoires massifs notamment à destination des pays voisins comme le Liban, la Turquie ou la Jordanie. S'ajoutent des milliers de déplacés internes comme en Irak (plus de 3,5 millions d'individus. Dans le cadre de cette région , la Turquie apparaît, à juste titre, comme un carrefour migratoire. La Turquie est à la fois un pays émetteur avec une importante diaspora turque en Europe et un pays récepteur (2,2 millions de Syriens ont trouvé refuge en Turquie depuis 2011). 
  • Les perspectives migratoires : Certains flux migratoires vont se poursuivre notamment les flux migratoires liés au phénomène d’urbanisation. Le niveau d’urbanisation est actuellement d’environ 54 % d’urbains dans le monde et devrait atteindre 70 % en 2050 ce qui suppose d’importants flux à venir. Ces flux vont surtout concernés des pays en développement ou émergent (rappelons que l’Inde a un taux d’urbanisation de seulement 34 % ) Une autre perspective est celle de l’accroissement des flux et des déplacés environnementaux. Dans la décennie 2050 ce type de migrants devrait représenter entre 150 et 200 millions de personnes selon les estimations. Sont concernées des îles comme les Tuvalu, les Maldives mais aussi des Etats comme le Bangladesh, le Népal...
  •  Le Bangladesh est d’ailleurs considéré comme le pays le plus menacé de la planète (montée des mers et inondations).
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