Chapitre 5: La Chine : le retour et la volonté de puissance

1/ La Chine : une puissance en cours d'affirmation


La Chine s'est incontestablement affirmée notamment économiquement. En 2020, son PIB est 16 683 milliards de $ (second rang mondial derrière les E.-U.) et son PIB par habitant est est de 11 891$. Elle affiche pour 2020 un taux de croissance de 8%. Le poids de l'histoire La Chine a longtemps été une Chine impériale de moins 221 avant J-C à 1911. Il est donc logique que cette Chine impériale ait marqué de son empreinte la société, la culture et l'état chinois. Les grandes divisions administratives de la Chine actuelle sont à la fois un héritage des provinces impériales et du communisme.
 La perception que les Chinois ont de leur espace comme espace central est un héritage de cet Empire qui s'affirmait comme étant l'Empire du milieu. Le confucianisme et l'ordre dit confucéen imprègnent toujours la Chine et les mentalités. La volonté de l'état chinois de contrôler son espace, un espace intégrant le Tibet, le Xinjiang est aussi le résultat d'une histoire ancienne d'une Chine structurée selon une logique centre-périphérie. Le 19e siècle a marqué la déliquescence progressive de l'Empire, un Empire devenu instable par des révoltes comme la révolte des Taiping de 1853 à 1864, une révolte paysanne qui conduit même à la mise en place d'un empire concurrent en Chine centrale, le royaume céleste de la grande paix (Taiping) avec un empereur nommé le « Christ jaune » Hong Xiuquan. C'est aussi un Empire confronté à l'Occident ce que nous verrons ci-dessus. 
Cet Empire a officiellement disparu le 1er janvier 1912 suite à la proclamation de la République par Sun Yat-sen. le rejet de l'Occident Le 19e siècle marque aussi la Chine par ses contacts avec l'Occident avec notamment les guerres de l'opium (à partir de 1839) qui conduisent aux traités inégaux (1842 : traité de Nankin avec les Britanniques) qui permettent aux Britanniques d'avoir accès à cinq ports ouverts et de contrôler l'île de Hong Kong (cédée pour un bail jusqu'en 1997). Les traités inégaux et plusieurs conflits vont amputer la Chine de plusieurs territoires dont 1 500 000 km carré au profit de la Russie mais aussi Taïwan en 1905 au profit du Japon. La Chine perd également le contrôle d'états vassaux comme la Corée, le Vietnam, les îles Ryukyu ou encore la Birmanie. Les traités inégaux ont imposé à la Chine des droits douane faibles, les ressortissants étrangers ne sont pas concernées par les lois chinoises (privilège d'extraterritorialité) avec des étrangers (européens ou américains) qui occupent des quartiers de certaines villes chinoises qu'ils gèrent comme dans les villes de Shanghai, Canton... 
Parallèlement, la Chine a pris un retard économique important depuis la fin du 18e siècle, une économie où l'agriculture joue un rôle essentiel avec au début du 20e siècle les deux tiers du PNB qui sont issus de l'agriculture. En 1933, 73% de paysans produisent 65% du PNB. Mais c'est une agriculture de faibles rendements avec de nombreux paysans non propriétaires. L'industrie et l'industrialisation sont récentes (fin 19e siècle) et se localisent dans les régions de Shanghai, en Mandchourie...Une partie notable de cette industrie naissante est sous contrôle des étrangers ( rôle important d'une banque anglaise : Hong-Kong Shanghai Banking Corporation ou HSBC). Cet occident dominant est en grande partie rejeté comme le montre en 1900 la révolte des Boxers. La Chine a gardé une constante : une certaine méfiance par rapport aux puissances occidentales. La révolution de 1911 conduite par Sun Yat-sen aboutit à la fin de l'Empire : Sun Yat-sen voulait construire une Chine moderne fondée sur une constitution républicaine. Néanmoins, la Chine est gangrenée par le rôle des généraux nommés les seigneurs de la guerre qui contrôlent plusieurs régions. En 1921 est créé le parti communiste qui va recevoir une aide de l'URSS. Parallèlement, le parti nationaliste ou Guomindang fondé par Sun Yat-sen tente de prendre réellement le contrôle du pays. Le général Tchang Kai-chek dans les années 1920 lutte notamment contre les Seigneurs de la guerre.
 Dans ces années 1920, le Guomindang et le parti communiste ont des liens. Ce n'est qu'après la mort de Sun Yat-sen en 1925 que se produit la rupture. Tchang Kaï-chek va rompre avec les communistes en 1927 et met en place un régime autoritaire et nationaliste. Une guerre civile commence entre les deux forces entre les nationalistes du Guomindang et les communistes conduit par Mao. Ce conflit se termine en 1949 par la victoire des communistes et l'instauration le 1er octobre 1949 de la République populaire de Chine. Tchang Kaï-chek et les nationalistes se réfugient à Taïwan où se met en place un régime nationaliste et autoritaire tout en étant capitaliste. Parallèlement, la Chine a pris un retard économique important depuis la fin du 18e siècle, une économie où l'agriculture joue un rôle essentiel avec au début du 20e siècle les deux tiers du PNB qui sont issus de l'agriculture. En 1933, 73% de paysans produisent 65% du PNB. Mais c'est une agriculture de faibles rendements avec de nombreux paysans non propriétaires. L'industrie et l'industrialisation sont récentes (fin 19e siècle) et se localisent dans les régions de Shanghai, en Mandchourie...Une partie notable de cette industrie naissante est sous contrôle des étrangers ( rôle important d'une banque anglaise : Hong-Kong Shanghai Banking Corporation ou HSBC). Cet occident dominant est en grande partie rejeté comme le montre en 1900 la révolte des Boxers. La Chine a gardé une constante : une certaine méfiance par rapport aux puissances occidentales. La révolution de 1911 conduite par Sun Yat-sen aboutit à la fin de l'Empire : Sun Yat-sen voulait construire une Chine moderne fondée sur une constitution républicaine. Néanmoins, la Chine est gangrenée par le rôle des généraux nommés les seigneurs de la guerre qui contrôlent plusieurs régions. 
En 1921 est créé le parti communiste qui va recevoir une aide de l'URSS. Parallèlement, le parti nationaliste ou Guomindang fondé par Sun Yat-sen tente de prendre réellement le contrôle du pays. Le général Tchang Kai-chek dans les années 1920 lutte notamment contre les Seigneurs de la guerre. Dans ces années 1920, le Guomindang et le parti communiste ont des liens. Ce n'est qu'après la mort de Sun Yat-sen en 1925 que se produit la rupture. Tchang Kaï-chek va rompre avec les communistes en 1927 et met en place un régime autoritaire et nationaliste. Une guerre civile commence entre les deux forces entre les nationalistes du Guomindang et les communistes conduit par Mao. Ce conflit se termine en 1949 par la victoire des communistes et l'instauration le 1er octobre 1949 de la République populaire de Chine. Tchang Kaï-chek et les nationalistes se réfugient à Taïwan où se met en place un régime nationaliste et autoritaire tout en étant capitaliste.
 La révolution communiste : une rupture fondamentale La révolution communiste est un temps fort de l'histoire du 20e siècle de la Chine : la mise en place d'un système communiste et les politiques menées sont une rupture fondamentale. La Chine opte pour un régime politique communiste d'inspiration soviétique et un système économique également communiste. La rupture communiste : un changement d'orientations fondamental Les années 1949-56 sont une période de consolidation du pouvoir par Mao et le PCC (qui compte 4,5 millions de membres en 1949) avec une alliance avec l'URSS. La Chine s'engage également dans la guerre froide en participant à la guerre de Corée contre les E.-U et la Corée du Sud. Néanmoins, en 1955, la Chine marque une différence par rapport à l'URSS en décidant de participer à la conférence de Bandoeng et donc à la formation du mouvement des non alignés. Au niveau économique, la Chine fait plusieurs choix inspirés de l'URSS : planification, priorité donnée à l'industrie lourde, formation de conglomérats d'état. En 1950, une réforme agraire est décidée avec une population rurale divisée en classes dont la classe des paysans riches et des propriétaires en partie éliminée et leurs terres confisquées sont attribuées aux paysans pauvres (300 millions de paysans en bénéficient). La Chine lance également la collectivisation des campagnes avec notamment un système d'achat et de vente des céréales contrôlé par l'état. Les paysans sont incités à s'organiser en coopératives Les populations urbaines sont également contrôlées notamment dans des unités de travail (administrations ou entreprises). Le système du danwei permet de contrôler tous les aspects de l'existence des individus (loisirs, logements...).Les populations sont également encadrées par diverses structures : jeunesses communistes, Fédération des femmes... 
Ces premières années sont aussi des années d'affirmation de la Chine comme puissance régionale. En 1950, l'armée chinoise pénètre au Tibet et impose en 1951 un accord établissant la souveraineté de la RPC sur le Tibet. En septembre 1965, le Tibet devient une province « autonome » de la RPC. L'URSS rend à la Chine, puisque leurs relations sont bonnes, les villes de Port-Arthur qui devient Lüshun et Dairen devenant Dalian en 1954. A partir de 1957, le PCC et Mao franchissent un cap supplémentaire, un cap vers ce qu'Alain Roux nomme : « L'empire de l'utopie ». 
Dans le contexte de la déstalinisation, Mao qui veut accélérer le passage vers le « socialisme » est contesté au sein de son parti et par des intellectuels souhaitant plus de démocratie au sein du PCC. Mao lance la campagne dite des cent fleurs pour reprendre le contrôle de la situation : il s'agit de donner plus de liberté d'expression mais dans le but de débusquer les ennemis du socialisme (campagne antidroitière). Les intellectuels qui ont bravé Mao sont réprimés et beaucoup sont internés dans des camps (Laogaï). Puis, Mao lance la politique du grand bond en avant. L'objectif est de rattraper en 15 ans le niveau de production du Royaume-Uni notamment la production d'acier.
 A partir de 1958 sont créées les communes populaires, des structures où les biens et les terres sont totalement collectivisés, des communes devant être capable de vivre en autarcie notamment en produisant de l'acier par de petits hauts fourneaux. Dans ces communes populaires,la vie privée est sous contrôle, la population souvent réquisitionnée pour des travaux collectifs. 
Ces communes consacrent une grande partie de leur temps à la production d'acier négligeant les productions agricoles. Les responsables de ces communes par crainte du PCC trichent sur les résultats et les rendements obtenus alors que l'état continue d'opérer des prélèvements agricoles importants notamment pour nourrir les villes. Cette politique du grand bond en avant se traduit par une famine de grande ampleur provoquant la mort d'environ 30 millions de chinois (des cas de cannibalisme ont été relevés dans des campagnes affamées). Suite à cet échec, Mao doit à nouveau faire face à des critiques et laisse la place momentanément au Président de la RPC Liu Shaoqi à partir de 1962 ainsi qu'à Deng Xiaoping qui souhaite la pratique d'une politique plus pragmatique. Les années 1960-61 sont marquées par des réajustements politiques avec des communes populaires dont le rôle est restreint, l'autorisation de marchés agricoles libres. 
Ces années 1960 sont aussi les années de rupture avec l'URSS. Cette dernière avait plus ou moins pris du recul par rapport à la politique chinoise dès 1957 et Mao, parallèlement avait remis en question le processus de déstalinisation qu'il jugeait dangereux. En 1959, l'URSS abroge un traité signé en 1959 concernant la coopération nucléaire entre les deux pays (en 1964, la Chine dispose de l'arme nucléaire) puis rappelle en 1960,1800 experts soviétiques présents en Chine.. En 1963, la rupture est officialisée et Mao dénonce les deux volontés hégémoniques que sont celle de l'URSS et des E-U. Mao va reprendre peu à peu la situation en mains. Dès la fin de l'année 1962, il parvient à supprimer la nouvelle politique agricole et favorise le lancement d'une campagne de rééducation dite socialiste. Le PCC se clive en deux tendances et en 1964 est publié un livre de citations de Mao : Le petit livre rouge, un livre distribué à des milliers d'exemplaires notamment sous l'égide de Lin Biao le ministre de la défense. 
Mao a donc de son côte une grande partie de l'Armée populaire de Chine (APL). Parallèlement, Mao lance l'idée d'une révolution culturelle c'est-à-dire la volonté de faire que les cadres du parti ne soient pas de simples bureaucrates et soient soumis à la critique du peuple. Il s'agit également de réformer la culture pour qu'elle devienne une culture populaire avec des héros populaires et se débarrasse de la culture impériale. Mao a pris non seulement le contrôle de l'armée mais aussi des médias et du monde de la culture. Progressivement, à partir de la fin 1965-début 1966, la violence monte : en février 1966, le chef d'état major de l' APL qui refuse une armée politisée (Mao a souhaité la suppression des grades militaires) est emprisonné. Vont émerger des groupes d'étudiants très politisé qui vont réellement initier la « révolution culturelle prolétarienne ». celle-ci se déroule de mai 1966 à avril 1969. Mao s'appuie sur ceux qui sont nommés les Gardes rouges, une organisation de masse composée d'étudiants, de lycées : Mao instrumentalise ce mouvement dont le petit livre rouge est le livre support. Cette jeunesse se doit de détruire les 4 vieilleries que sont les vieilles idées, la vieille culture, les vieilles coutumes, les vieilles habitudes. Les individus jugés comme des « autorités bourgeoises réactionnaires » à savoir des professeurs, des scientifiques, des artistes... sont humiliés, battus, tués. 
Sont aussi détruits des livres symbolisant la pensée bourgeoise, les temples religieux détruits.... Liu Shaoqi est interné et meurt en prison en 1969 et Deng Xiaoping est assigné à résidence en 1968 et démis de toutes ses fonctions et exclu du PCC (il est réintégré en 1973). Cette révolution culturelle est source de violents affrontements que certains considèrent comme une guerre civile. Lors de cette révolution culturelle, le culte de la personnalité de Mao est à son apogée. Devant une situation devenue ingérable, le PCC va décider de remettre de l'ordre à partir de 1969. 
Cette remise en ordre est effectuée notamment par le 1er ministre Zhou Enlai après que Mao ait décidé de clore la révolution culturelle en octobre 1968. des millions de jeunes urbains sont envoyés dans les campagnes et Zhou Enlai lance en 1975 une politique dite des 4 modernisations concernant l'agriculture, l'industrie, la défense et la science et la technologie. Les années 1970 sont des années de fin de règne avec un Mao vieillissant et l'affrontement entre les partisans d'une ligne politique très à gauche (La bande des quatre ayant à sa tête l'épouse de Mao, Jiang Qing) et les partisans d'une ligne plus pragmatique avec Zhou Enlai et Deng Xiaoping (ces derniers ont le soutien de Mao). 
La mort de Mao en 1976 ( il était né en 1893) est un nouveau tournant. la période Mao : une période cruciale et mortifère La période de Mao est incontestablement une période cruciale de l'histoire contemporaine de la Chine. En effet, cette période a vu l'instauration d'un régime communiste qui perdure à travers le PCC, toujours parti unique ayant le monopole de la vie politique. 
C'est une période cruciale qui a vu la mise en place d'une économie dirigée, collectivisée et planifiée qui a fortement imprégné la Chine et peut expliquer le retard pris dans les années 1960 notamment avec le double échec de la politique du grand bond en avant et de la Révolution culturelle. Mao, c'est également une période mortifère avec des politiques ayant abouti à des millions de victimes (50 millions environ) et un système totalitaire et répressif. Néanmoins, Mao est toujours une référence comme le prouvent les commémorations du soixantième anniversaire de la naissance de la RPC en 2009 ou le 120 e anniversaire de sa naissance en 2013. 
Mao est toujours perçu comme un homme politique essentiel ayant permis à la Chine de rompre avec ce qu'on nomme son passé « féodal » et de redonner à la Chine puissance et grandeur s'émancipant de la tutelle étrangère. Le préambule de la Constitution de 1982 a défini 4 piliers : la pensée de Mao, le maintien de la dictature démocratique du peuple, la poursuite de la voie socialiste et la référence au marxisme-léninisme. Le 1er successeur de Mao est Hua Guofeng (Mao l'avait désigné comme tel) : il est écarte du pouvoir par Deng Xiaoping en 1978 : ce dernier a réussi à convaincre une majorité des membres du parti d'adhérer à sa ligne politique. Avec Deng Xiaoping, la Chine va connaître un nouveau tournant : il dirige la Chine de 1978 à 1992 (lui succéderont Jiang Zemin de 1993 à 2003 ; Hu Jintao de 2003 à 2013 et depuis 2013 de Xi Jinping. 

A/ Une puissance d'envergure mondiale : l'affirmation ou la réaffirmation de la puissance

La Chine est un état devenu, au niveau du PIB, la seconde puissance économique mondiale derrière les E.-U. Or, il y a encore 30 ans, même si Alain Peyreffitte avait écrit dans les années 1970 son livre : Quand la Chine s'éveillera, peu de personnes imaginaient que la Chine se retrouverait aussi rapidement en position de force juste derrière les E.-U. La Chine a traversé des moments difficiles dès le 19e siècle puisque l'Empire chinois a été dominé par les puissances européennes et le début du 20e siècle est marqué par une première Révolution qui clôt la longue période impériale. Dans cette première moitié du 20e siècle, la Chine connaît une longue période de troubles et surtout une guerre civile opposant les Nationalistes et les Communistes sans compter l'invasion et l'occupation japonaise. 
Après la Seconde guerre mondiale, la Chine devient communiste en 1949 avec à sa tête celui qui était appelé le « grand timonier » : la période maoïste est une période clé dans l'histoire contemporaine chinoise. Après la mort de Mao et une période brève d'incertitude, la chine va s'engager dans une voie nouvelle au moins sur le plan économique. 
La Chine actuelle est ainsi le fruit d'héritages : héritages de l'Empire, héritages maoïstes... Depuis 1978-79, La Chine est entrée dans une ère de réformes économiques avec des bouleversements économiques, sociaux mais aussi démographiques et territoriaux. Par contre, au niveau politique, les changements sont plus que timides avec un parti communiste qui garde le monopole de la vie et du système politiques. On peut donc parler de la mise en place d'un système dual ou hybride avec un régime politique communiste et un système économique libéralisé et capitaliste. La Chine a connu et connaît encore une croissance exceptionnelle avec une industrialisation forte du pays et un pays qui s'ouvre. Toutefois, la Chine c'est aussi des inégalités qui se sont creusées tant au niveau sociales que géographiques. 

a/ L'affirmation de la puissance économique

  • Avant d'analyser les changements politiques, il faut rappeler que le régime et système politique est peu concerné par ces changements. Certes, lors du 11e Congrès du PCC en décembre 1978, Deng Xiaoping lance deux mots d'ordre majeurs : « réformes et ouverture » mais cela ne concerne pas le système politique. Ce dernier est au contraire confirmé et pérennisé même si en 1978-79 certaines victimes du maoïsme sont réhabilités ou libérés pour ceux qui avaient été emprisonnés. Par contre, l'état n'est pas réformé et la « légalité socialiste » est confirmée. 
  • Des Chinois avaient réclamé une 5e modernisation à savoir l'instauration de la démocratie : cette demande est réprimée dès 1979-80. En 1989, le mouvement étudiant qui émerge est très violemment réprimé avec en particulier le massacre de la place Tiananmen le 4 juin 1989 et une forte répression politique. Il est hors de question pour le PCC de procéder à une démocratisation du régime : le régime du parti unique est maintenu. Néanmoins, il y a eu une démocratisation très timide au niveau des élections locales et le PCC autorise des partis mais à condition qu'ils soutiennent le parti communiste (8 autres partis ont été reconnus). Le parti communiste est donc l'élément structurant de la société chinoise : un parti composé aujourd'hui de plus de 80 millions de membres répartis en 3,5 millions de cellules. 
  • Il s'est forgé une « clientèle » et a tissé des liens dans l'ensemble de la société. L'armée (APL) est placée sous l'autorité d'une commission militaire centrale dépendante du comité central du parti : ce dernier contrôle donc l'armée. Depuis 2002, le PCC est devenu le « parti de la nation » et il faut souligner que le concept de lutte des classes est abandonné. Ce PCC s'est ouvert notamment aux chefs d'entreprise. Des milliers de Chinois tentent d'adhérer au PCC comme en 2004 où sur 17 millions de candidats, 2,4 millions ont été retenus. 

-l'après Mao : des changements fondamentaux pour comprendre la puissance économique

  • Les changements fondamentaux sont surtout économiques. Deng Xiaoping veut entreprendre des réformes mais de façon progressive : il entend conduire une politique pragmatique (il faut « tâter les pierres avant de traverser la rivière ». En 1978, La Chine est très rurale avec 80% des Chinois vivant dans les campagnes et 60% des chinois vivent avec moins de un $ par jour et sont donc pauvres. Il s'agit de procéder à des réformes concernant les campagnes : on procède à la décollectivisation des terres pour faciliter le développement d'exploitations familiales, les prix d'achat des produits agricoles sont augmentés afin d'accroître le niveau de vie des paysans, un système est mis en place permettant aux ménages ruraux d'être usufruitier d'un lopin de terre et ils peuvent vendre leurs excédents de production sur des marchés libres et en 1985, les communes populaires sont supprimées. 
  • En 1997, une loi permet de créer des entreprises privées dans les campagnes : l'idée est de favoriser la création d'un tissu de PME pour accélérer l'industrialisation. Les zones rurales se sont ouvertes et libéralisées. Le collectivisme a pris fin. Parallèlement, sont créées des zones économiques spéciales (ZES) : les 4 premières sont créées à Shenzen, Shantou, Zhuhai et Xiamen en 1980. Puis en 1984, 14 villes du littoral sont concernées par des ZES (Dalian, Tianjin, Shanghai, Ningbo...), 3 deltas dont celui de la rivière des Perles ainsi qu'en 1988 l'île de Hainan. Ces ZES sont des territoires d'investissement dont les objectifs sont d'attirer les capitaux étrangers et les technologies. Ces ZES marquent le début de l'essor de l'économie chinoise. Ces ZES répondent à la formule de Deng Xiaoping « Ouvrez les fenêtres et les mouches vont revenir. » En 1979, une loi permet la création d'entreprises avec des capitaux étrangers donc des joint-ventures. 
  • Les ZES ont été créées à l'imitation des zones franches des NPI (Free Trade Zone ou Export Processing zone). Le choix des ZES n'est pas anodin : les ZES de Shenzhen (province du Guangdong et ville de plus de 10 millions d'habitants proche de Hong Kong) et Zhuhai (ville 1,5 million d'habitants proche de Macao) sont proches de Hong Kong et Macao (il s'agit de favoriser des délocalisation de Hong Kong et Macao vers ces ZES où la main d' œuvre est meilleur marché. La ville de Shantou se situe dans le Guangdong (5,5 millions d'habitants) dans le sud de la chine et sur le littoral ; Xiamen est une ville du Fujian ( plus de 3,7 millions d'habitants) toujours sur le littoral et dans le Sud. La première génération de ZES étaient sur le littoral afin de faciliter le transport des matières premières et les exportations. Elles étaient aussi spécialisées dans des produits de base comme le textile, les chaussures... 
  • Ces ZES ont permis à certaines villes d'exploser comme Shenzhen En 1993, un nouveau concept est lancé celui d'économie socialiste de marché . Depuis les années 1980 ont été créées de multiples zones de développement sous diverses appellations : EPZ (Export Processing Zone), FTZ (Free Trade Zone)... Les années 1978-1989 correspondent à une première phase de réformes ce qu'Alain Roux nomme les « années heureuses de la réforme ». De 1992 à 2002, les réformes vont s'accélérer ce que confirme l'expression de « socialisme de marché ».Le successeur de Deng Xiaoping, Jiang Zemin va aller dans ce sens. Le système bancaire est réformé, un marché boursier est créé, des entreprises sont privatisées. Toutefois, l'état garde le contrôle des grandes entreprises qui sont des entreprises d'état et fixe les grandes orientations économiques. Les différentes provinces chinoises se voient accorder une plus grande autonomie dans la prise de décisions économiques, la Chine s'ouvre encore davantage aux investissements étrangers. Une ville, Shanghai devient le symbole de ces évolutions avec sa nouvelle zone de développement : Pudong. 
  • Ces années sont des années de très forte croissance : une croissance supérieure à 10%. Hong Kong est rétrocédé à la Chine en 1997 tout comme Macao en 1999 : ces deux villes gardent des privilèges et justifient la formule : « un pays, deux systèmes » ; La Chine intègre l'OMC en 2001 ce qui est une étape significative dans l'insertion dans la mondialisation. Le revenu par habitant augmente fortement : il est multiplié par 8 entre 1980 et 2005. La décollectivisation des terres rurales avec la suppression notamment des communes populaires comme la libéralisation du marché des produits agricoles a transformé l'agriculture chinoise avec une hausse des productions. Il faut aussi préciser que ces transformations ont généré une modernisation de l'agriculture et « libéré » une main d' œuvre abondante des zones rurales disponibles pour les activités industrielles ou autres. Des migrants nombreux se sont notamment dirigés vers les villes du littoral en expansion alors que les autorités chinoises tentent de maintenir les populations en zones rurales si possible dans des ateliers industriels ou des PME selon l'adage : « Quitter la terre, pas la campagne. » Il faut aussi mettre l'accent sur les réformes concernant les réformes des entreprises d'état. 
  • A la fin des années 1990, 60 000 entreprises sont fermées avec 30 millions de licenciements. Certaines entreprises sont privatisées. Les années 2002-2015 sont toujours des années de croissance avec une Chine qui semble dans une dynamique extraordinaire : les JO de Beijing de 2008 et l'exposition universelle de Shanghai de 2010 témoignent de cet essor. La Chine progresse fortement mais est devenue un état fortement inégalitaire comme nous le verrons ultérieurement.

 -une puissance économique de plus en plus affirmée à différentes échelles

  • La Chine s'est affirmée comme une puissance économique mondialisée résultat d'une croissance exceptionnelle depuis les années 1980 avec des taux de croissance oscillant entre 8 et plus de 10% par an. Cette croissance est le résultat de la libéralisation de l'économie chinoise renforcée par un effet de rattrapage économique : la Chine a bénéficié de transferts technologiques liés à son retard par rapport notamment aux autres états asiatiques. La Chine est passée à la seconde place mondiale pour son PIB derrière les E.-U : un PIB ayant triplé entre 1978 (282 milliards de $) et 2002 (979 milliards de $). Il a été multiplié par sept entre 2002 et 2011 atteignant 6 998 milliards de $. Il faut ajouter que ce PIB progresse aussi fortement lorsque le gouvernement chinois décide de mieux comptabiliser le secteur des services dans ce PIB. La Chine est passé du 6e rang mondial en 2005 à la seconde et le rythme de croissance laisse, en théorie, penser que la Chine dépassera les E.-U en 2030. Les chiffres de 2020 sont intéressants : le PIB de la Chine est de 14 860 milliards de $ soit le 2e rang mondial, le PIB par habitant est de10 582 $ par habitant, son taux de croissance était encore de 6,6% en 2019 mais est tombé en lien avecla crise sanitaire à 1,9 %. Cette puissance économique s'est affirmée par la hausse des échanges et le remarquable excédent commercial de la Chine.
  •  La Chine est devenue la première puissance commerciale du monde en 2013 devant les E.-U., l'Allemagne et le Japon. L'appartenance à l'OMC depuis 2001 ainsi que la croissance des échanges mondiaux participent à cette dynamique. En 1980, la Chine n'était que le 16e exportateur mondial avec 1,8% du commerce mondial est parvenue à la première place en 2009 avec 10% des exportations mondiales. En 2014, la Chine est toujours première avec 12,2% des exportations mondiales pour une valeur de 2 209 milliards de $ devant les E.-U ( 1580 milliards de $ et 8,4 % du CM), l'Allemagne (1453 milliards de $ et 7,7%) et le Japon (715 milliards de $ et 3,8%). La Chine est le second importateur mondial derrière les E.-U avec 1950 milliards de $ contre 2223 pour les E.-U. La Chine a des excédents commerciaux exceptionnels : 297 milliards de $ en 2008 par exemple, 382 milliards de $ en 2014, 421 milliards de $ en 2019...
  • Il faut signaler que 90% des exportations sont des biens manufacturés (dont plus de 50% proviennent de filiales de firmes étrangères implantées en Chine). Les exportations représentent environ 40% du PIB du pays ce qui est important pour le dynamisme de l'économie chinoise. La puissance de la Chine, c'est également ses firmes de plus en plus internationalisée surtout depuis 2001 avec l'adhésion à l'OMC et 2002 lorsque le gouvernement chinois a décidé de favoriser la conquête de nouveaux marchés. L'internationalisation des firmes chinoises a plusieurs objectifs comme sécuriser certains approvisionnements en particulier en minerais ou d'acquérir technologies et savoir-faire. Dans cette optique, le gouvernement chinois a donné plus de compétences au ministère du Commerce extérieur (Mofcom) ainsi qu'à l'administration d'état des échanges extérieurs et à la China EximBank, la banque qui finance les investissements à l'étranger. Cette puissance des FTN chinoises se retrouve dans les classements mondiaux : en 2014, 95 firmes chinoises sont dans le top 500 et 98 en 2015. dans le top 20 de 2015 de Forbes global, la première FTN mondiale est ICBC, la banque industrielle et commerciale de Chine, la seconde China Construction Bank, la 3e Agricultural Bank of China, la 4e Bank of China, la 8e Petrochina... 
  • Pour reprendre le titre d'un article de la revue diplomatie de novembre 2015, les « multinationales chinoises (sont) à la conquête du monde ». En 2018, State Grid est classé au 2e rang mondial des FTN par le CA derrière WalMart, Sinopec Group au 3e rang et China National Petroleum au 4e rang. Depuis quelques années 2010, les firmes chinoises investissent dans de nouveaux secteurs d'activités et pas seulement dans les domaines de l'énergie et des matières premières. Les firmes chinoises, longtemps seulement reconnues dans les domaines de l'assemblage et de la production, souhaitent se positionner sur de nouvelles activités pour pouvoir développer leurs activités de conception ou leurs activités de commercialisation. Ainsi, la firme automobile Geely qui construit des automobiles seulement depuis 1998 a acheté la firme Volvo, une firme à l'origine suédoise acheté par Ford en 1999 pour 1,8 milliard de $. Geely a ainsi accès à une technologie performante. 
  • Les firmes chinoises ont notamment ciblé des firmes européennes comme Pirelli par China National Tire & Rubber ou la firme italienne CDP reti par la firme chinoise State Grid Corporation of China. Les Firmes chinoises ont des atouts certains : elles contrôlent de mieux en mieux les technologies, ont des ressources financières importantes, l'appui du gouvernement... Parmi les FTN importantes hors banques, on trouve Sinopec Group dans le domaine du pétrole et de la chimie (CA de 407 milliards de $ en 2020 et 2e rang mondial , China National Petroleum (CA de 379 milliards de $ en 2020 et 4e rang mondial), State Grid (électricité avec 383 milliards de $ et 2e rang mondial), China State Construction Engineering est au 18e rang mondial avec un CA de 205 milliards de $, China Mobile Communications (télécommunications) avec un CA de 108 milliards de $ en 2020 et au 65e rang mondial ou encore SAIC motor (Automobile) et 112 milliards de $ de CA en 2020 au 52 rang mondial.. Il faut mettre en avant le développement des firmes de hautes technologies que certains perçoivent comme de futurs concurrents des GAFAM américains : ce sont les BATX : Baidu, Alibaba, Tencent et Xiaomi. Baidu (cent degrés en chinois) est une entreprise Internet chinoise fondée en 200 par Li Yanhong ayant mis au point un moteur de recherche chinois dont le siège est à Beijing : c'est le site le plus consulté de Chine. Baidu a investi dans la firme californienne Uber et son CA en 2018 était de 15 milliards de $ ; Alibaba est une firme liée au commerce électronique créée en 1999 par Jack Ma dont le siège se trouve à Hangzhou ( au sud de Shanghai) : la valeur de ce groupe ne cesse de grimper et son CA est en 2020 de 73 milliards de $. Tencent est une firme créée en 1998 par Ma Huateng et son siège est à Shenzhen (CA de plus de 20 milliards de$) : Tencent fournit des services de publicité en ligne, des jeux en ligne... qui a aussi développé une application mobile appelée WeChat (plus de 600 millions de membres). Le CA de Tencent en 2020 est de 54 milliards de $ se classant au 197 e rang mondial.
  •  La firme Xiaomi est une firme d'électronique et d'informatique fondée en 2010 dont le siège est à Beijing : elle produit des jeux vidéos, des smartphones, des casques Hi Fi... Son CA en 2020 est de 29 milliards de $ (422 e rang mondial). Ces firmes chinoises sont aussi en plein essor si on prend en compte la capitalisation boursière : en 2020, Alibaba est au 7e rang mondial avec une capitalisation boursière de 545 milliards de $, Tencent au 8e rang mondial avec 510 milliards de $ La Chine est aussi une grande puissance financière comme le prouvent les réserves de change qui sont de 3 800 milliards de $ au début de l'année 2014 mais ont fortement chuté pour atteindre en 2020 3 060 milliards de $. La Chine est un acteur majeur de la finance globalisée : elle est au 2e rang mondial après les E.-U pour la gestion des actifs financiers et est devenue la première puissance bancaire mondiale avec des groupes au cœur de la finance internationale. Cette puissance financière se traduit par la présence en 2020 de 4 banques chinoises parmi les 10 principales banques mondiales (source : The Banker : top 1000 World Bank 2020) : par le total des actifs, la Banque industrielle et commerciale de Chine est classée au 1er rang mondial avec 4 322 milliards d’actifs (Industrial and Commercial Bank of China en anglais) devant la China Construction Bank au 2e rang mondial avec 3 377 milliards d’actifs, l' Agricultural Bank of China est quant à elle au 3e rang mondial avec 3 698 milliards de $ et au 4e rang mondial la Bank of China avec 3 387 milliards de $ d’actifs. Les banques chinoises disposent d'une épargne importante. Les places financières de Hong Kong et Shanghai (ouverte en 1990) sont parmi les grandes places financières mondiales (3e rang mondial pour Hong Kong et 4e rang pour Shanghai en 2019). En 2020, Shanghai a progressé d’une place pour être sur le podium en compagnie de New York et Londres (Hong Kong est 4e et Singapour 5e ). 
  •  La Chine est devenue un créancier de premier ordre notamment par l'achat de bons du Trésor américain : 1200 milliards de $ en 2011 et en 2015, la Chine détient plus de 1400 milliards de $ de dettes américaines. La Chine est aussi un pôle majeur pour les IDE à la fois comme investisseurs avec des IDE qui en 2014 ont dépassé les 100 milliards de $ mais aussi comme pays d'accueil d' IDE avec 137 milliards de $ en 2019 au 2e rang mondial. Selon les Nations Unies, la Chine, en 2014, était devenue la première destination d' IDE avec 128 milliards de $ devant les E.-U. Il faut préciser qu'en 1990, le stock d'IDE de la Chine à l'étranger était très limité ( moins de 1% du PIB). Il faut préciser que les deux tiers des IDE en Chine proviennent de Singapour, Hong Kong (1er investisseur en Chine) et Taïwan. La Chine investit aussi à l’extérieur : 178 milliards de $ en 2016, 128 milliards de $ en 2018... La croissance de la Chine s'explique aussi par les investissements d'autres états asiatiques. Il faut ajouter la prise de participations dans plusieurs groupes étrangers : China Developpement Bank acquiert 10% de la banque anglaise Barclays, Chinalco, la firme d'aluminium chinoise, a investi près de 20 milliards de $ dans le groupe Rio Tinto (firme anglo-australienne). En 2011, la firme COSCO , firme chinoise du transport maritime a acheté le port grec du Pirée. La Chine est devenue l'atelier du monde avec une économie de plus en plus industrielle et tertiaire même si actuellement les dirigeants chinois voudraient passer à un autre statut que celui d'atelier du monde. C'est pourquoi elle veut se doter de véritables firmes industrielles avec de grands groupes capables, colle ils ont commencé à le faire, d'innover et d'investir. La Chine est l'atelier du monde ce qui est une façon de s'insérer dans la mondialisation tout comme sa volonté d'investir. La politique de l'état chinois dite du go abroad (aller à l'étranger) renforce cette insertion.
  •  La Chine s'est insérée dans la nouvelle division internationale du travail en devenant cette atelier du monde. En 2010, la Chine est devenue le premier état manufacturier de la planète avec près de 20% de la production mondiale dont 75% de l'horlogerie, 80% des jouets, 60% des appareils numériques, 50% des ordinateurs portables, 30% des téléviseurs... au niveau de la production textile, la Chine c'est 50% de la production mondiale avec des villes spécialisées dans ce domaine comme Datang dans la province du Zhejiang. On peut aussi préciser que la Chine est un fournisseur essentiel de grandes chaînes mondiales de distribution comme Wal-Mart (8% des importations chinoises à elle seule). Comme nous l'avons déjà signalé, la forte croissance a fait évoluer la nature des exportations avec 90% des exportations liées aux biens manufacturés. L'émergence chinoise a permis d'accentuer l'intégration économique de l'Asie orientale et façonnant de nouveaux équilibres au sein de cette région. La Chine est devenue le pivot de la nouvelle division régionale du travail. En effet, les entreprises japonaises ou des NPIA investissent en Chine profitant d'une main d' œuvre bon marché et de la sécurité politique garantie par les autorités chinoises. 
  • La Chine importe des pièces et des composants des autres pays asiatiques qu'elle transforme avant de les exporter sur les marchés mondiaux. Les liens entre la Chine et les autres pays asiatiques se sont polarisés et on assiste à des formes de complémentarité comme le montre l'exemple de Hong Kong avec le delta de la rivière des Perles ou encore avec les entreprisses de Taïwan comme Foxconn qui délocalisent en Chine notamment dans les régions de Shanghai et du Fujian. La Chine connaît aussi une mutation technologique. Elle est passé de façon très rapide à la constitution d'industries de base nécessitant peu de technologies mais reposant sur une main d' œuvre abondante et au faible coût comme les industries du textile, de la chaussure... à des industries de biens de consommation (l'électroménager) aux industries de hautes technologies. La Chine tente de s' affirmer dans les télécommunications, l'informatique, la robotique... 
  • La Chine dispose d'une industrie de télécommunications performantes avec la firme China Mobile Communications : plus de 1,2 millions de km de fibres optiques ont été installées. La Chine a mis au point le plus puissant supercalculateur au monde appelé Tianhe-2. La Chine commence à investir dans des domaines comme les biotechnologies, les nanotechnologies... Elle met l'accent aussi sur l'aérospatiale et l'aéronautique. Dans ce secteur une co-entreprise sino-europépenne s'est mise en place avec EADS et AVIC (Aviation Industry Corporation of China). AVIC est une firme publique produisant des avions de combat et veut devenir un géant de l'aviation civile capable de concurrencer Boeing et Airbus. AVIC a été créée en 2008 (siège social à Beijing) et a 200 filiales dans différentes villes chinoises. L'industrie aérospatiale s'est aussi fortement développée liée à un véritable programme spatial avec mise au point de lanceurs, de satellites... 
  • La Chine a une forte ambition spatiale : elle a mis en orbite soin premier satellite en 1970 (Dong Fang Hong ou l'Orient est rouge). En 2003, la Chine envoie son premier homme dans l'espace (un Taïkonaute) : Yang Liwei. En juin 2013, elle a lancé sa première capsule habitée : Shenzou. En 2023, devrait être achevée la station spatiale Tiangong dont la construction a commencé en 1992. En décembre 2013, le premier robot lunaire, Lapin de Jade a été lancé et les Chinois ont procédé à son alunissage. La Chine s'est affirmée comme une réelle puissance spatiale et a de ce fait montré sa maîtrise de nombreuses technologies. Cette volonté de puissance spatiale est liée aussi à des enjeux militaires et à la volonté de moderniser l'armée (des liens avec le programme balistique nucléaire). 
  • Il faut d'ailleurs signalé que la Chine avait dès 2007 procédé au lancement d'un missile antisatellites dont l'objectif était de détruire un satellite météorologique chinois devenu inutile mais par cet acte la Chine a montré qu'elle possédait une technologie dont seuls les E.-U et la Russie étaient maîtres. En 2003, les exportations chinoises de hautes technologies atteignaient 110 milliards de $ et en 2009, la Chine est devenue le premier fournisseur en informatique des E.-U. Rappelons que les iPod, iPhone, les PC de la firme Dell ou Hewlett-Packard sont réalisés en Chine. L'internationalisation de la Chine doit cependant être nuancée car la Chine pratique le protectionnisme (plusieurs plaintes ont été déposées contre elle à l'OMC). Ce protectionnisme se traduit aussi dans le domaine de l'informatique où par le biais de la censure politique, la Chine contrôle ce domaine et les 600 millions d'internautes chinois. Cette protection permet aux firmes chinoises dans ce domaine de se développer comme les firmes Baidu ou Tencent.

B/ à laquelle se greffe une volonté de puissance politique 

L'émergence de la Chine sur le plan économique a conforté les dirigeants chinois dans leur volonté de s'affirmer sur la scène régionale et mondiale : la Chine veut être une puissance mondiale d'envergure et tente de s'en donner les moyens. Le retour de la Chine sur la scène internationale est un fait majeur de l'histoire récente et lui permet d'affirmer ses ambitions

a/ Les attributs de la puissance politique 

-un hard power réel

  • Dans un autre registre, celui du hard power, la Chine a construit une réelle puissance militaire. On peut rappeler qu'elle dispose depuis 1964 de l'arme nucléaire avec à l'époque une doctrine militaire basée sur la protection du territoire et depuis 1962, l'armée chinoise est peu intervenue hors de ses frontière si ce n'est au Vietnam en 1979. Mais, en 1978, l'une des bases des 4 modernisations proposées par Deng Xiaoping est l'armée. Il s'agit de moderniser cette armée y compris les forces navales. En 2014, les dépenses de défense sont de 216 milliards de $ : la Chine est en seconde position derrière les E.-U dont le budget est de 610 milliards de $. 
  • Les effectifs de l'armée populaire de Chine sont de 1,3 million de soldats mais sa flotte si elle dispose de sous-marins nucléaires, la Chine ne possède qu'un seul porte-avions. Il faut noter que la Chine est un état qui exporte des armes. La RPC a lancé un programme de cybersécurité comme avec l'unité 61 398 qui est en charge de pénétrer les systèmes informatiques notamment américain et canadien. 

-Mais aussi un développement d'un soft power

  • La Chine utilise un soft power et s'appuie sur des réseaux d'informations comme son agence Xinhua ou « Chine nouvelle » qui dispose de plus de 140 bureaux à l'étranger : cette agence avait été créée dès 1931 sous le nom de Red China par le PCC. Elle dispose de bureaux dits régionaux notamment à Hong Kong, Le Caire, Paris, New York et Moscou. Elle a mis en place un réseau d'instituts: les instituts Confucius dont l'objectif est la diffusion de la culture chinoise au nombre de 440 actuellement. A été lancée en 2010 la CNC World (China News Corporation), une chaîne d'informations diffusant 24 h sur 24 et en anglais. La Chine s'appuie aussi sur la diaspora pour favoriser les investissements et la diffusion culturelle (« réseau de bambou »). L'organisation des Jeux olympiques de Beijing en 2008 ou de l'exposition universelle de Shanghai en 2010 entrent aussi dans cette logique de soft power. La volonté de la Chine de développer un soft power n'est pas que le fruit de structures d'état. 
  • Ainsi la Wanda Culture Industry créée en 1988 est devenue un opérateur dans le domaine du cinéma. Elle repose sur trois structures : Les Wandas Cinemas en Chine, AMC Entertainment, une chaîne de cinémas rachetée aux E.-U en 2012 et Hoyts Group, une filiale établie en Australie. Le chiffre d'affaires de ce groupe s'élève en 2014 à 38,8 milliards de $ et son patron, Wang Jianlin est, il faut le souligner, un ancine soldat de l'armée populaire de Chine et un membre du PCC (il est une des grandes fortunes chinoises puisque sa fortune est estimée à 35 milliards de $. 

 b/ Des ambitions géopolitiques affirmées 

-des ambitions régionales provoquant des tensions 

  • La Chine est incontestablement la grande puissance de l'Asie : une puissance plus complète que deux de ses rivaux régionaux à savoir le Japon et l' Inde. La Chine a plusieurs objectifs dans sa stratégie régionale. Le premier objectif est de se montrer comme un état responsable qui sait gérer les tensions et faire preuve de pragmatisme. Le second objectif somme toute logique pour une puissance est de défendre ses intérêts et sa sphère d'influence économiques sachant que ses principaux partenaires économiques sont asiatiques. Dans cette optique, la Chine souhaite ménager ses partenaires tout en trouvant des débouchés sur ces marchés. 
  • Elle est même à l'initiative de partenariats comme l'Organisation de Coopération de Shanghai : celle-ci a été créée en juin 2001 réunissant la Russie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, l'Ouzbékistan, et le Tadjikistan (le Pakistan et l'Inde devraient rejoindre cette structure en 2016) et a rejoint avec le Japon et la Corée du Sud l' ASEAN + 3 en 1997. Le troisième objectif jugé fondamental est d'assurer ses approvisionnements notamment énergétiques d'où des liens avec la Russie,des états d'Asie centrale comme le Kazakhstan ou encore la Birmanie riches en matières premières . C'est aussi cet objectif qui conduit la Chine à vouloir contrôler la mer de Chine méridionale. L'espace maritime de la mer de Chine englobant le golfe du Tonkin, les îles Kyushu (Japon), Taïwan et l'île d'Hainan (Chine) est convoité tout comme la mer de Chine méridionale. Il s'agit d'un espace composé de plusieurs archipels et îles et d'une zone de ressources halieutiques et minérales.
  •  La Chine veut affirmer sa puissance maritime au niveau régional mais aussi à un niveau plus large (mondial). On peut rappeler que la Chine fuit une puissance maritime au moins jusqu'au 15e siècle. La Chine a plusieurs objectifs maritimes en particulier la défense des espaces maritimes et territoires insulaires qu'elle revendique ; il faut aussi sécuriser les routes maritimes par lesquels transitent les ressources importées mais aussi les exportations chinoises. C'est pourquoi la Chine veut moderniser sa flotte tout en développant les activités liées à la mer comme les activités de pêche, l'exploitation des ressources énergétiques dites off shore mais également le tourisme balnéaire (île d'Hainan). Les autorités chinoises veulent faire de leur pays une puissance maritime pas seulement régionale mais aussi mondiale. 
  • Cette politique se traduit par de nombreuses tensions dans les mers de Chine orientale et méridionale : des tensions concernant plusieurs îles voire des îlots comme l'archipel des Spratleys ou les Paracels. Pour les Chinois, ces îles relève de la souveraineté chinoise. Il faut ajouter que ces tensions s'inscrivent aussi dans le cadre d'une rivalité stratégique entre la Chine et les E.-U. La Chine souhaite même créer une route de la soie maritime allant du Sud de la Chine en passant par le Bangladesh et le Sri Lanka jusqu'en Afrique puis le canal de Suez. La Chine tente de conduire une « politique de bon voisinage » tout en étant obsédée par certains enjeux territoriaux. Le fait que Hong Kong et Macao ait réintroduit le giron chinois en 1997 et en 1999 ont été des moments importants favorisant le retour de la Chine sur la scène régionale et mondiale ce que Pierre Trolliet nomme les « retrouvailles panchinoises ».
  • Dans ce double cas, les dirigeants chinois ont fait preuve de pragmatisme puisqu'ils ont opté pour un régime transitoire fondé sur l'idée d'un « pays, deux systèmes ». Par contre se pose toujours le problème de Taïwan car même si les économies chinoise et taïwanaise sont liées, le problème politique demeure. La Chine revendique toujours Taïwan qu'elle considère comme une province chinoise. Pour la Chine, il ne peut exister qu'une seule Chine. Celle-ci a proposé le même système que pour Hong Kong que Taïwan rejette ne voulant pas être une vaste ZES sous autorité chinoise. Leurs relations sont paradoxales entre relations et menaces (menaces surtout chinoises). Il faut préciser que la Chine et Taïwan n'ont toujours pas procédé à la délimitation de leurs eaux territoriales et de la ZEE dans le détroit dit de Formose séparant la chine continentale de Taïwan. Taïwan contrôle d'ailleurs des îles comme les îles Jinmen ou Quemoy qui sont également des sources de tensions entre les deux pays. Pour l'instant s'applique la formule : « Ni indépendance, ni unification, ni recours à la force ». Par rapport à l'Asie du Sud-Est, les relations sont aussi paradoxales. Certes, la Chine a tissé des liens avec l' ASEAN mais des tensions sont réelles avec le Vietnam, les philippines au sujet des îles déjà évoquées. La construction par la Chine de plusieurs barrages sur le Mékong (huit barrages sont prévus) a provoqué le mécontentement d'états comme la Thaïlande, le Cambodge ou le Laos. Les relations notamment avec le Vietnam n'ont jamais été faciles ce qui a poussé le Vietnam a noué des relations avec les E.-U signant le traité de partenariat transpacifique.
  •  L' Asie centrale est pour la Chine un lieu stratégique important notamment le Kazakhstan dont les ressources en hydrocarbures sont importantes sachant que ces hydrocarbures sont exploitées actuellement par des firmes occidentales comme Exxon Mobil, Total... C'est pourquoi la China National Offshore oil Corporation (CNOOC) investit au Kazakhstan depuis 2003 notamment dans un oléoduc mis en service entre les deux états en 2005. Enfin, toujours dans son environnement régional, la Chine est en position de rivalités avec le Japon, la Russie et l'Inde. La Chine est pour le Japon un rival économique de plus en plus important. Mais la Chine reste pour le Japon un marché très intéressant. Néanmoins, les tensions entre les états sont réelles en particulier au sujet des îles Senkaku ou Diaoyu. 
  • Les relations avec la Russie se sont améliorées : les deux états sont membres de l'OCS et la Chine est intéressée par des liens économiques avec la Russie et notamment la Sibérie dont les ressources sont immenses. D'ailleurs des milliers de Chinois travaillent en Sibérie. Enfin, avec l'Inde, les relations ont longtemps été très tendues depuis la crise de 1962 et la querelle frontalière demeure. La rivalité est aussi maritime avec la crainte par l'Inde de la stratégie du collier de perles mise en œuvre par la Chine. Les deux états ont des relations économiques de plus en plus importantes et l'Inde a même été admise à l' OCS alors que la Chine est devenue un état observateur de la SAARC. 

 -mais également des ambitions mondiales 

  • La Chine veut s'affirmer comme puissance mondiale et mène une politique de grande puissance. Depuis les années 2000, et c'est une nouveauté, la Chine mène une politique relativement multilatérale avec l'adhésion à l'OMC, la création de l' OCS. Il faut aussi savoir que la Chine participe à des opérations de maintien de la paix de l'ONU dont est le 15e pays contributeur en hommes. Les dirigeants chinois comme Hu Jintao et Xi Jinping ont multiplié et multiplient les relations bilatérales avec la signature de plusieurs partenariats comme avec l'Arabie saoudite en 1999, l'Iran en 2000, l'UE en 2003, l'Inde en 2005. Au niveau mondial, la Chine est en position de rivalité avec les E.-U. Dans les années 1990- 2000, les relations entre les deux états ont été difficiles. 
  • Les E.-U avaient imposé des sanctions économiques après les événements de Tiananmen. Les sujets de tensions sont nombreux : Taïwan, Corée du Nord, dossier du nucléaire iranien, répression au Tibet, accusations réciproques d'espionnage, question des droits de l'homme, cyberattaques, ventes d'armes des E.-U à destination de Taïwan ...Ces dernières années, les rivalités se sont exacerbées en Asie-Pacifique où les deux états se livrent une concurrence certaine. Depuis 2011, les E.-U ont adopté la « stratégie du pivot » fondée sur le renforcement des relations bilatérales dans la région : des relations renforcées avec le Japon, les Philippines, la Corée du Sud notamment. Les E.-U ont mis en œuvre le partenariat Transpacifique (Trans-Pacific Partnership ou TPP) afin de contrer la Chine. 
  • Cette dernière voit, à juste titre, dans ce partenariat un moyen de lutter contre l'influence chinoise. Inversement, la Chine soutient un projet de « partenariat économique global régional « (RCEP ou Regional Comprehensive Economic Partnership) avec les membres de l'ASEAN mais aussi le Japon, la Corée du Sud, l'Inde, l'Australie et la Nouvele-Zélande. La Chine a souhaité en parallèle forger des alliances au sein des états dits du Sud notamment avec les BRICS : des états qui ont des intérêts communs en tant qu'états émergents. Certes les BRICS ne sont pas un groupe homogène mais ils tentent d'être un contrepoids aux grandes puissances. Ils ont même signé un accord créant la Nouvelle Banque de développement BRICS en juillet 2015., une Banque se voulant non seulement une alternative à la Banque mondiale et au FMI mais aussi une volonté des BRICS d'être présents et influents. Pour les autorités chinoises, les BRICS sont une force motrice. 
  • La Chine mène aussi une politique envers les états en développement avec la volonté de retrouver une influence dans les pays qu'on appelait tiers-monde. Elle a des liens notables avec l'Iran, le Venezuela, Cuba mais aussi la Birmanie, le Zimbabwe... La Chine a renforcé sa présence en Afrique où sont présents des Instituts Confucius, des milliers de travailleurs chinois. La Chine a des partenariats avec le Soudan, l'Ethiopie, l'Angola : ce dernier est le 1er partenaire africain de la Chine.
PIB/hab 

2/ Mais une puissance encore déséqulibrée et fragile


A/ Une Chine clivée ou l'existence de plusieurs Chine 

Comment caractériser le territoire chinois ? Dans quelle mesure peut-on parler de plusieurs Chine ? 

 a/ Une géographie obéissant à la logique centre-périphérie 

-Des espaces centraux au cœur du développement : les littoraux

  • La Chine est incontestablement clivée au niveau géographique : les territoires composant la Chine ne se sont pas tous développés de la même façon et le processus de mondialisation a eu et a encore des effets différents selon les territoires. L'organisation du territoire chinois depuis 1949 a évolué en fonction des choix politiques et économiques des dirigeants du Parti communiste. 
  • De 1949 à 1978 tout en promouvant un état unitaire et centralisé avec une unification territoriale, Mao et les dirigeants de l'époque ont surtout mis en avant le centre la Chine ou Chine de l'intérieur, cette Chine rurale qui devait, notamment lors du Grand bond en avant, vivre en autarcie par le biais des communes populaires. Il s'agissait de construire une Chine fondée sur une autosuffisance locale L'accent a été aussi mis sur la ville de Beijing qui devait être la vitrine du régime maoïste. Cette politique n' a pas permis une spécialisation des régions et a favorisé l'intérieur du pays. Pendant cette période, le littoral n'est pas valorisé. Par contre, avec la rupture des années 1978-2000 et le passage à une « économie socialiste de marché », les différentes réformes dont la création des ZES vont permettre le développement des littoraux.
  •  Les régions littorales deviennent en quelque sorte le laboratoire des réformes voulues par Deng Xiaoping. La Chine de l'intérieur fournit les produits agricoles alors que les régions littorales vont s'insérer dans la nouvelle division internationale du travail. Les provinces de l'intérieur vont également fournir aux régions littoral un surplus de main d' œuvre devenue inutile dans les régions rurales : une main d' œuvre destinée aux usines des régions littorales. 
  • Entre 2000, les exportations pour les provinces littorales représentent 35% de leur PIB et ce chiffre passe à 54% en 2007. en 2007, cinq provinces littorales réalisent 72% des exportations et sont les régions motrices de la croissance chinoise. Il faut aussi signaler que la croissance et l'insertion dans la mondialisation profitent bien davantage aux villes qu'aux campagnes et notamment les grandes métropoles. Depuis quelques années, les dirigeants chinois tentent, pour compenser les défauts d'une Chine trop déséquilibrée au profit des littoraux, tentent de rééquilibrer le territoire en favorisant le développement du centre et de l'ouest de la Chine. 

 -Le poids des métropoles

  • La Chine est donc dans une logique littorale (et maritime) : l'ouverture économique et la volonté d'une économie plus extravertie conduisent au développement des littoraux notamment des villes portuaires dont Shanghai est un des symboles. La Chine est aussi dans une logique d'urbanisation avec une population urbaine qui est passée entre 2007 et 2011 de 594 millions à 691 millions et un taux d'urbanisation de 46 à 51%. A cette urbanisation se greffe le phénomène de métropolisation : la Chine s'est structurée autour de grandes métropoles concentrant les activités économiques et commerciales et pour quelques unes les fonctions de commandement politiques ou économiques. L'ouverture et le décollage de l'économie a profité aux métropoles des régions littorales notamment à la région du Guangdong et au delta de la rivière des Perles dès les années 1980 (un développement fondé sur des exportations de produits à faible valeur ajoutée comme le textile). 
  • Puis au début des années 1990, c'est le delta du Yangzijiang et la métropole de Shanghai avec les provinces du Zheijiang et du Fujian qui connaissent un essor remarquable (fondé sur l'exportation de biens électroniques, informatiques... Enfin, les années 2000 ont dynamisé la région de Beijing-Tianjin au Nord-Ouest de la Chine. Beijing, 12 millions d'habitants et capitale de la Chine, a une influence régionale importante et est fortement connectée à la ville de Tianjin, une ville portuaire de plus de 7 millions d'habitants qui s'appuie aussi sur la Tianjin Economic Developpment Area. La dynamique de Beijing s'explique notamment par sa fonction de capitale du pays sachant que la Chine reste politiquement et administrativement centralisée. Beijing est aussi dynamisée par ses universités (Beida et Tsinghua) ainsi que ses zones de développement économique dont la « Silicon valley pékinoise » au Nord-est de Beijing ou la Beijing Economic and Technological Area dans la ville nouvelle de Yizhang au Sud-est de Beijing.
  •  Autre métropole fondamentale : Shanghai dont la population est d'environ 23 millions d'habitants. Shanghai est la métropole économique majeure de la Chine avec un quartier des affaires, celui de Pudong, devenu un symbole du dynamisme de la ville. Le dynamisme de Shanghai a profité au delta du Yangzijiang : cet région contribue pour environ 31% du PIB de la Chine. Il faut préciser que Shanghai est de plus en plus tertiaire (53% du produit urbain brut de la ville en 2007). Surtout Shanghai avec son arrière pays est une interface majeure avec le monde. En témoignent ses aéroports internationaux dont le nouvel aéroport de Pudong et surtout son port devenu le 1er port mondial. La région de Shanghai peut aussi s'appuyer sur les ports de Hangzou et Ningbo : ce dernier étant un des ports majeurs au monde. Shanghai est également une métropole s'appuyant sur des villes dites villes-relais qui ont basé leur développement économique sur un produit majeur : la ville de Hangji fabrique 22% des brosses à dents mondiales, Suzhou 25% des ordinateurs portables et 65% des souris d'ordinateurs, Wenzhou 50% des chaussures, Fenshui 80% des stylos billes... 
  • Hong Kong (8 millions d'habitants) et le delta de la rivière des Perles est également un territoire fondamental. Hong Kong est une place financière majeure. et à proximité de Hong Kong, la métropole de Shenzhen, une des premières ZES de Chine est devenue un pôle manufacturier majeur. Cette ville a bénéficié de son statut de ZES et connu une croissance exceptionnelle : 2 millions en 2002 à près de 12 actuellement. Shenzhen se spécialise désormais dans les hautes technologies et plusieurs activités à faible valeur ajoutée ont été délocalisées de Shenzhen vers la province du Guandong. Shenzhen produit 46% des semi-conducteurs chinois et des firmes comme IBM ou Sanyo (Japon) ont implanté des centres de production et de recherche. De plus en 2009, une place boursière a été fondée (Chinext). Le delta de la rivière des Perles concentrent plusieurs métropoles d'importance formant une conurbation majeure : Hong Kong avec 8 millions d' habitants, Shenzhen avec 11,7 millions, Canton avec 11,8 millions, Dongguan et ses 7,6 millions. 

 b/ Les espaces périphériques 

-les espaces périphériques 

  •  Plusieurs espaces chinois sont périphériques voire particulièrement en retrait. Parmi les espaces périphériques, l'intérieur de la Chine à savoir une Chine essentiellement rurale. Certains espaces sont véritablement en retrait comme les espaces de l'Ouest du pays : Himalaya et plateau tibétain, province du Xinjiang. 

 -l'existence de plusieurs Chines

  • On peut distinguer plusieurs Chine : trois ou quatre selon les spécialistes. Une première typologie possible met en évidence trois Chine : la Chine des régions littorales, la Chine dite des périphéries intégrées et celle des marges exploitées et plus en retrait. La Chine des régions littorales est la Chine la mieux insérée dans la mondialisation, une Chine qui réalise 75% du PIB chinois, concentre 85% des investissements étrangers et réalisent 92% des exportations. C'est aussi comme nous l'avons vu la Chine des grandes métropoles comme Shanghai, Shenzhen, Beijing...
  • La Chine littorale c'est 14% de la superficie de la Chine mais 44% de la population avec une densité de 449 habitant au km carré. La seconde Chine est celle des périphéries intégrées, la Chine des provinces intérieures : il s'agit d'une Chine avant tout rurale et agricole mais disposant aussi d'industries traditionnelles. Elle représente 30% de la superficie, concentre 45% de la population avec une densité de 221 habitants au km carré. Cette Chine est un « réservoir de main d'œuvre » bon marché et elle fournit de nombreux migrants intérieurs à la Chine littorale. La troisième Chine est la Chine de l'Ouest, celle des provinces du Xinjiang et du Tibet, la Chine des marges plus à l'écart de la mondialisation et en retard de développement. Elle ne concentre que 10% de la population chinoise mais ce sont des régions disposant de ressources naturelles qui commencent à être exploitées. 
  • La Chine de l'Ouest représente 56% de la superficie mais seulement 10 à 11% de la population pour une densité de 23 habitants au km carré. Laurent Carroué et Didier Collet propose un typologie avec quatre Chine : la Chine littorale, la chine du Nord-est, la Chine du centre intérieur et la Chine de l'Ouest. La Chine littorale se compose de deux ensembles : les provinces littorales et trois espaces métropolitains : ceux de Beijing-Tianjin, Shanghai, Guandong et de 4 métropoles : Beijing, Tianjin, Shanghai et le delta des perles (sans Hong Kong). 
  • C'est la Chine insérée dans la mondialisation, la Chine dynamique et qui concentre les activités. Cette Chine représente 51% du PIB, 51,5% de la valeur ajoutée de l'industrie manufacturière, 63% du secteur financier, 78% des IDE étrangers et surtout 84% des exportations et importations. C'est la Chine qui a profité de l'ouverture économique et de la libéralisation, la Chine la mieux dotée en infrastructures de communications.... La Chine intérieure : si elle est le cœur géographique du territoire n'est plus le cœur économique du pays. Elle ne réalise que 28% du PIB, 9% des exportations et importations... Son tissu industriel est réel mais pas encore assez moderne et performant. C'est une Chine encore très rurale et agricole, la Chine qui fournit les mingong c'est-à-dire les migrants allant travailler dans les régions littorales. 
  • Depuis quelques années, le gouvernement chinois fait des efforts pour développer cette Chine notamment dans le développement d'infrastructures dont l'un des symboles est le barrages des Trois Gorges. Ce dernier a été construit sur le fleuve Yiangzijiang dans la province du Hubei Ont été mis en place également des plans de reconversion qui doivent la dynamiser. La Chine du Nord-Est est la Chine de la Mandchourie (8% du territoire) qui correspond à trois provinces : province du Jilin, du Heilongjiang et du Liaoning, une région riche en ressources et industrialisée assez tôt dans l'histoire du pays. : elle réalise 9% du PIB. C'est une région agricole avec notamment la province du Jilin (production de riz et de maïs) mais aussi une région de ressources : réserves de pétrole, de gaz naturel, de charbon... 
  • Le plus grand gisement pétrolier de Chine se trouve à Daqing dans la province du Heilongjiang. Une des villes importantes est Shenyang (dans le Liaoning) avec environ 8 millions d'habitants : c'est une ville sidérurgique mais pas seulement puisqu'y sont installées des firmes étrangères comme Michelin, General Electric, Toshiba.... Enfin, la dernière Chine est la Chine de l'Ouest, une Chine en retrait encore sous équipée et peu intégrée à la mondialisation et à la dynamique de la Chine. Cette Chine ne représente que 12% du PIB chinois et seulement 3% des exportations et importations. 

 B/ Une Chine confrontée à des défis majeurs 

 a/ des défis sociaux 

-le clivage villes-campagnes 

  • Un clivage majeur est le clivage économique villes-campagnes puisque ce sont les villes qui concentrent les richesses et sont les mieux connectées à la mondialisation. En 2014, 47% des Chinois vivent à la campagne (80% en 1980) Certes, le niveau de vie dans les campagnes a progressé et des millions de ruraux ne sont plus considérés comme pauvres mais les écarts de revenus avec les citadins restent importants et se sont même accrus dans les années 1990-2000. Ces écarts se voient par exemple dans l'accès à la santé : la situation sanitaire des campagnes est bien plus difficile que celle des villes. En effet, les coopératives médicales de l'ère maoïste ont été supprimées et de ce fait les ruraux ont des difficultés pour accéder aux soins. On note d'ailleurs un écart en 2011 de 12 ans au niveau de l'espérance de vie dans les régions les plus riches et les plus en retrait : 80 ans pour Shanghai et 68 ans au Tibet. Des millions de paysans sont de plus sous employés et peuvent être considérés comme pauvres. Un autre clivage est dans les campagnes mêmes avec des campagnes qui parviennent à se développer alors que d'autres sont en difficultés. 
  • Les zones rurales de l'Ouest ont de profondes difficultés tout comme certaines régions du centre. 80 millions de Chinois vivent en dessous du seuil de pauvreté de 360 dollars par an et la majorité vivent à l'Ouest de la Chine. Certaines campagnes parviennent à s'insérer car proches des grandes métropoles et des littoraux alors que d'autres sont des campagnes dites bloquées. Ces blocages s'expliquent par la multiplicité des petites exploitations : une grande majorité des exploitations chinoises varient entre 0,2 et 2,5 hectares. 80% des exploitants agricoles travaillent 0,65 hectares et il est donc difficile pour eux de s'en sortir. De plus certaines zones rurales ne sont pas parvenus à diversifier leurs activités. 

 -le défi de la fracture sociale et de la démographie

  • Les clivages sociaux sont également très importants. La Chine fait partie des états où les écarts de richesses sont les plus importants comme le montre l'indice de Gini qui est de 0,473 en 2013 selon le bureau des statistiques chinois mais plusieurs spécialistes pensent qu'il est en réalité plus important et proche de 0,6. Les 8,6% des chinois les plus riches possèdent 60% du capital financier alors que les 10% les plus pauvres ne possèdent que 1,4 % des richesses totales du pays. Des centaines de millions de chinois sont donc exclus de la croissance et ces inégalités de richesse se combinent aux inégalités régionales. Une catégorie de chinois s'est développé : les nouveaux riches (Baofahu en chinois) et les « milliardaires rouges ».
  •  En 2014, la Chine avait 4 millions de millionnaires soit la seconde place des fortunes privées derrière les E.-U. Wang Jianlin est ainsi la 18e fortune mondiale : il est le patron du groupe Dalian Wanda Group , un conglomérat ayant des filiales dans le tourisme, le cinéma, l'hôtellerie... : sa fortune est estimée à 28,7 milliards de $ Il existe une réelle fracture sociale. On peut aussi évoquer brièvement la question de la démographique. Le poids de la démographie chinoise est réel pesant notamment sur les ressources. C'est pour tenter de freiner cette croissance qu'avait été lancée la politique de l'enfant unique à la fin des années 1970, une politique ayant abouti à un ralentissement de la démographique. En 2014, la famille chinoise, c'est 3,02 individus contre 5,3 en 1949 et le modèle de la famille nucléaire est dominant notamment dans les villes (on retrouve le clivage villes-campagnes). 
  • Il faut signaler que le sex-ratio est de plus en plus déséquilibré avec 118 garçons pour 100 filles nés en 2014 ce qui pose des problèmes avec en particulier le développement du « célibat foré » et un « marché matrimonial » compliqué. La Chine a décidé d'atténuer la politique de l'enfant unique sachant que le pays va être confronté au problème du vieillissement de la population. En 2013, 15,5% des Chinois ont plus de 65 ans et ce pourcentage devrait s'élever à 25% en 2030. 

b/ Le défi du développement durable et des inégalités... 

Dans quelle mesure la Chine est capable de surmonter les nombreux défis auxquels elle doit faire face ? La Chine a de nombreux défis à relever : défis économiques et sociaux comme celui des inégalités, défi démographique et surtout des défis environnementaux considérables. 

 - Le défi des inégalités et du développement 

  •  Parmi les défis à relever, le défi des inégalités et le défi d'un développement plus équilibré. Comme nous l'avons vu la Chine est très inégale et les autorités chinoises afin d'éviter toute explosion sociale se doivent de trouver des solutions. Il s'agit notamment de concilier croissance et développement humain. Si la Chine a un PIB global important : son PIB par habitant et son IDH sont encore faibles. Selon le FMI, le PIB par habitant en Chine est de 6959 $ ce qui classe la Chine au 81e rang mondial et selon la Banque mondial, il serait de 7599 $ ce qui positionnerait la Chine au 96 e rang mondial. Son IDH est en 2013 de 0,719 ce qui classe la Chine au 91e rang mondial et en 2013, le revenu moyen par habitant était de 2993 $ (Bureau des statistiques de Chine) avec plus de 82 millions de pauvres. Au niveau du développement, la Chine est encore devancée et nettement par le Japon ou les NPIA et en ce qui concerne l' IDH, la chine est dans une situation comparable à celle des états de l' ASEAN. La forte croissance a néanmoins permis l'émergence d'une classe moyenne, entre 350 et 400 millions d'individus. Les Chinois de la classe moyenne est dans la capacité à consommer selon le modèle occidental mais c'est loin d'être le cas d'une majorité de Chinois. 
  • Cette classe moyenne a accès à l'éducation notamment à l'enseignement supérieur et participe activement à la croissance du pays. En 2010, 520 millions de Chinois ont un téléphone fixe contre 13 millions d'abonnés seulement en 1997 et 600 millions ont un téléphone mobile. La Chine connaît la pauvreté, une pauvreté concernant notamment les zones rurales mais également les mingong, cette population dite flottante d'immigrés de l'intérieur (environ 220 millions de migrants) Ces migrants sont exploités surtout qu'ils n'ont généralement pas de certificat les autorisant à travailler ou à résider dans les villes. La Chine compte aussi des chômeurs avec un taux de chômage de 5% et un nombre variant de 50 à 60 millions. Ces chômeurs ont pour certains été licenciés par des firmes publiques en passe d'être privatisées. Il faut également préciser que des millions d'agriculteurs et de ruraux connaissent une situation de sous-emploi. 
  • Selon les seuils de pauvreté, la situation est variable : en 2011, le seuil était de 270 euros ce qui conduisait à évaluer le nombre de pauvres à 128 millions. Le plus grave comme nous l'avons vu est que les 10% des chinois les plus riches contrôlent 45% de la richesse nationale (les 10% les plus pauvres 1,4% seulement). On a d'ailleurs noté ces dernières années des révoltes sociales et de nombreux Chinois sont mécontents de leur sort. La Chine a d'autres défis à relever y compris économiques. La productivité du travail est relativement modeste et surtout moindre qu'au Japon ou dans les NPIA. Certes, de nombreux entrepreneurs s'en contentent car la main d' œuvre est abondante. Les conditions de travail peuvent être difficiles avec dans de nombreuses entreprises un travail quasi militarisé : des conditions qui sont aussi sources d'agitations sociales. Les salariés des usines Foxconn a près une série de grèves ont obtenu des hausses de salaires en 2012. 
  • La Chine et ses industries sur- consomment également des quantités importantes d'énergie, d'engrais chimiques dans l'agriculture... Cette consommation excessive est encore le signe d'une économie dite extensive. La Chine doit également prendre garde à une politique d'argent facile que génère sa forte croissance et ses excédents commerciaux. Il existe une bulle immobilière et les entreprises privées sont assez fortement endettées. Enfin certains s 'interrogent sur un modèle et une croissance qui sont en passe de montrer des limites : le ralentissement de la croissance en 2015 est peut être un signe de mutations à venir. 

-Une Chine confrontée à des défis environnementaux 

  • La Chine doit faire face à des problèmes environnementaux importants. : ces derniers sont l'envers de la croissance et du développement chinois. La chine doit faire face à de véritables contraintes dont la contrainte environnementale. Une population nombreuse pour un pays qui ne concentre que 9% des terres arables du monde est un élément important du problème. S'ajoutent une urbanisation croissante et pas toujours bien contrôlée, une exploitation intensive des ressources que ce soit les ressources minières comme le charbon ou les ressources en eau. Tous ces facteurs conduisent à plusieurs formes de pollutions : pollution atmosphérique, pollution de l'eau et des nappes phréatiques et des terres exploitables plus rares. La Chine est devenue depuis 2006 le premier émetteur de CO2 au monde et en 2015 ses émissions sont le double de celles des E-U. Ces émissions sont notamment liées à la forte consommation de charbon (70% de l'énergie du pays) mais aussi aux gaz d'échappement des automobiles (chaque année, la Chine compte environ 20 millions de voitures en plus et fin 2014, le parc automobile chinois était évalué à 264 millions de véhicules). 
  • L'une des conséquences est la présence régulière dans de nombreuses villes de brouillards composés de particules fines. Il existe aussi une pollution de l'eau notamment par de nombreux rejets industriels dans les fleuves et rivières. Se sont multipliés ce qu'on nomme les « villages du cancer » dans les zones rurales (bassin du Yanzijiang). Un fleuve comme le Huang He, le second fleuve de Chine n' est pas utilisable pour l'agriculture sur un tiers de sa longueur : c'est un fleuve pollué par les métaux lourds notamment avec la concentration d'usines chimiques et pharmaceutique. La ville de Shizuishan (plus de 800 000 habitants) est considérée comme une des villes les plus polluées du monde. Mais on retrouve le même problème avec le Yangzijiang. En 2012, la vile de Liuzhou, une ville de plus de 3,7 millions d'habitants a été polluée par le déversement de cadmium. En plus de ce type de problème concernant l'eau, la Chine connaît le stress hydrique. 
  • Dans le nord de la Chine, la désertification et l'érosion des sols sont impactés par l'exploitation du charbon et le surpâturage qui impactent les nappes d'eau souterraines. Le Nord de la Chine qui concentre notamment 45% de la population ne dispose que de 20% des ressources en eau. De grandes villes comme beijing subissent des pénuries d'eau. Pour résoudre certains problèmes liés à l'eau a été construit le barrage des Trois Gorges terminé en 2009 : il s'agit de mieux maîtriser le cours du fleuve, de produire de l'électricité et d'améliorer la navigabilité du fleuve entre la ville de Chongqing et Shanghai. Parallèlement, un projet immense de dérivation des eaux du Yangzi vers le Nord du pays est lancé en 2002 : il double le grand canal reliant Shanghai à Beijing. Enfin il y a la pollution des sols auquel se greffe l'érosion. 
  • Il faut préciser que l'urbanisation a provoqué depuis 1997 la disparition de 8,2 millions d'hectares de terres arables. 20% des terres sont estimées comme contaminées par produits industriels. Il faut ajouter que la Chine est également sujette à des risques et vulnérable donc : inondations, séismes... S'ajoutent des risques technologiques et sanitaires. La Chine a connu plusieurs accidents industriels et les risques sanitaires sont présents comme l'épidémie de SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère) l'a monté en 2004 et 2005. La croissance de la Chine paraît dès lors non soutenable. Pourtant une agence gouvernementale pour la protection de l'environnement existe depuis 1974 mais peu de mesures ont été réellement prises.
  •  Des lois existent pourtant comme des lois sur la prévention des pollutions atmosphériques et aquatique ou loi limitant les coupes de forêts afin d'éviter les inondations... La Chine a lancé un projet de Grande Muraille Verte qui est un projet écologique de plantations de forêts visant à limiter l'avancée du désert de Gobi. C'est un projet qui devrait d'étendre sur une longueur de plus de 4 800 km de long. De façon plus générale, la Chine procède à des plantations de forêts (plus de 50 000 hectares plantés depuis les années 2000). La Chine a participé et participe aux conférence sur le climat mais son attitude est plutôt passive. 
  • La Chine mène une politique de développement des énergies renouvelables avec un 12e plan quinquennal (2011-2015) prévoyant que 15% du PIB doit provenir de ces énergies en 2020. Il faut signaler que la Chine est devenue le premier producteur de panneaux voltaïques et de turbines éoliennes avec des entreprises comme Suntech ou Trini solar.
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